Une traversée rapide du nord de l’Allemagne 

=> Allemagne, du 25 avril au 2 mai 2023

Alors que c’est dans ce pays que j’ai, jusqu’à présent, parcouru le plus de kilomètres à vélo, soit un peu plus de 500, j’ai pourtant eu l’impression de traverser assez rapidement le nord de l’Allemagne pour rejoindre le Danemark. Sur ma route, la ville de Brême, celle de Hambourg, la seule que j’ai pris le temps de visiter, puis la jolie cité de Lübeck. 

Je n’avais, jusqu’alors, jamais visité l’Allemagne. Je sais bien que ce pays mériterait largement plus que de le traverser en vitesse comme je l’ai fait, mais j’avais une dead line pour arriver à Copenhague et il me fallait donc traverser le nord du pays en ligne droite, sans prendre le temps de faire de détour. 

Mon itinéraire en Allemagne

J’ai passé la frontière entre les Pays-Bas et l’Allemagne sans m’en rendre compte. Toujours pas de panneau indiquant le changement de pays. Le seul indice est le changement du type de routes sur lesquelles mon GPS m’a emmenée. En effet, fini les pistes cyclables séparées des voitures, mais je retrouve le plaisir de rouler sur les petites routes de campagne, au milieu des très nombreux champs de colza en fleurs qui jalonnent le paysage. 

Les musiciens de Brême, l’emblème de la ville

Après une pause dans une auberge à Brême pour prendre un peu de repos et trouver le temps d’écrire sur ce blog, j’ai filé vers Hambourg, plus grand port Allemand et seconde plus importante ville du pays. Là-bas, j’ai été très bien accueillie par Mareike et Manuel, parents de deux jeunes garçons, qui ont accepté de m’héberger deux nuits, me permettant, je le pensais, de me reposer après une étape de 110 km et de visiter la ville. 

Centre ville de Brême
Buxtehude, entre Brême et Hambourg

Une masse critique ratée à Hambourg

Je suis arrivée à Hambourg le dernier vendredi du mois d’avril, le jour de la « masse critique ». Une masse critique  (en anglais critical mass) est un évènement organisé dans une centaine de villes du monde, consistant à réunir un maximum de cyclistes pour rouler ensemble dans la ville, leur permettant de « faire masse » et de revendiquer ainsi une meilleure prise en compte du vélo et des cyclistes dans les politiques d’aménagement. J’étais séduite par l’idée de participer à un tel évènement dans un grande ville comme Hambourg. Nous sommes donc parties, avec Mareike et l’un de ses fils sur son porte-bagage, à la recherche des autres cyclistes qui avaient démarré leur tour un peu plus tôt. C’était supposé être facile de les rattraper grâce à une application permettant de géolocaliser les cyclistes ayant activé un traceur sur leur smartphone. Mais c’était sans compter la pluie qui s’abattait sur la ville, réduisant le nombre de participants à peau de chagrin, et notamment aux plus tenaces et plus rapides d’entre eux. Nous avons roulé plus de deux heures dans toute la ville, en jouant au chat et à la souris, et ce n’est qu’après 30 voire 40km de course poursuite infructueuse que nous avons abandonné la partie. Je devais alors flirter avec les 140, voire 150 km au compteur de la journée. On en a bien rigolé une fois rentrées, mais j’étais un peu déçue de ne pas voir eu l’occasion de voir ce qu’était une masse critique. J’espère qu’une autre occasion de participer à un tel évènement se représentera au cours de mon voyage. 

Une visite de Hambourg pas du tout reposante 

Veux agrément sur la rive de l’Elbe

J’ai eu beau sillonner la ville dans tous les sens la veille, dans le noir, sous la pluie et la tête dans le guidon, je n’en ai pas vu grand-chose ! J’ai donc décidé le lendemain d’aller visiter la ville, tranquillement, à pied, en laissant mon vélo en sécurité dans la cave de mes hôtes . En guise de journée de repos, j’ai de nouveau arpenté la ville, sous le ciel bleu cette fois. Je me suis promenée sur les rives de l’Elbe permettant d’avoir un aperçu de l’immensité du port. J’avais rendez-vous avec Katharina, une jeune hambourgeoise contactée via le site Warmshowers qui m’a proposé de nous rencontrer pour discuter de voyage à vélo tout en se promenant dans la ville. Nous avons rejoint ensemble le centre-ville et nous sommes promenées dans le parc botanique pendant qu’elle me racontait ses périples en Europe de l’Est et en Asie centrale.

Hambourg vue du toit de l’église Saint Nikolaï

Par la suite, comme je n’avais absolument pas planifié l’organisation de ma journée, j’ai quadrillé la ville sans aucune logique géographique , passant du city Hall à une promenade le long de la rivière Alster, puis montant en haut de la tour de l’ancienne église Saint Nicolas jusqu’à finalement rejoindre l’Elbphilarmonie, une salle de concert magnifique inaugurée en 2017 qui peut être visitée et qui donne accès, en haut du bâtiment, à une très belle vue sur le fleuve.

L’Elbphilarmonie

A la fin de la journée je totalisais tout de même 20km à pied , ce qui n’était pas idéal pour récupérer de mes 140 km de la veille et reprendre la route en forme le lendemain. Mais c’est dans ces occasions là qu’on découvre qu’on a plus de ressources qu’on ne le pense ! 

Hôtel de ville de Hambourg

Lübeck et la côte de la Mer Baltique 

Le lendemain, je suis repartie avec mon vélo, Yolo, en direction de la ville de Lübeck, 70km au Nord-Est de Hambourg. J’espérais une petite route tranquille, voire une voie cyclable le long d’une ancienne voie de chemin de fer, j’ai finalement roulé l’essentiel du parcours le long d’une grande route bruyante, ce qui m’a servi de leçon : je ne dois pas me fier aveuglément à mon GPS mais vérifier avant de partir le trajet qu’il me propose pour l’améliorer au besoin. Je préfère largement parcourir 5 ou 10km de plus dans la journée si cela me permet de rouler sur des petites routes tranquilles. Le plus sympa étant de mixer les types de terrain pour rouler parfois sur des sentiers au milieu de la forêt, mais aussi « se reposer » de temps en temps sur des routes asphaltées. 

Entrée de la vieille ville de Lübeck

Après un accueil de nouveau très chaleureux chez un couple de jeunes allemands, j’ai d’abord fait un détour par le cœur de l’ancienne ville de Lübeck, avant de rejoindre la côte de la mer Baltique. Le 1er mai, journée internationale du travail, donc également fériée en Allemagne, je n’étais pas toute seule à déambuler sur le bord de mer. Mais comme j’avais mieux préparé mon itinéraire, la journée était très agréable, mixant parfaitement les types de terrains !

Vieille ville de Lübeck

Une dernière nuit au camping en Allemagne, et il était déjà temps de prendre la direction du Danemark. Une dernière épreuve m’attendais pour 23ème jour de vélo, avant de franchir la frontière : traverser le pont pour rejoindre l’ile de Fehmarn, depuis laquelle partent les ferrys pour le Danemark. Le pont fait pourtant moins de 2km de long, mais la piste cyclable, bien que protégée des voitures par une paroi d’environ 1 mètre de haut, est très étroite ; et le vent venant du travers était très fort, rendant la circulation vraiment délicate. Chaque pile de pont créant une aspiration d’un côté, suivie d’une rafale de l’autre côté, et c’était la même chose à chaque passage de camion ou de bus, mais en sens inverse. J’étais agrippée comme jamais à mon guidon. Roulant à moins de 10km/h, cette traversée m’a semblé durer une éternité. Je me suis accordée une longue pause pour récupérer de mes émotions une fois arrivée.

Un aperçu de l’entrée du pont

Je sais d’ores et déjà que j’en aurai d’autres de ce type à franchir, probablement bien plus difficiles, mais c’était ma première frousse à vélo du voyage après un coup de klaxon totalement inattendu et injustifié en France qui m’avais fait sursauter. J’ai donc apprécié à sa juste valeur, une quinzaine de kilomètres plus loin, la pause sur le ferry qui m’a permis de franchir la frontière maritime entre l’Allemagne et le Danemark. 

Piste cyclable le long d’un champ de colza sur la côte de la Mer Baltique

4 commentaires

  1. L’aventure te manquait ! Tu as raison de faire ce beau voyage, je vais donc te suivre virtuellement. Amitiés

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