15 jours au Danemark : 5 jours à Copenhague, 700 km à vélo dont 500 mètres sur la plage !

=> Danemark, du 2 au 16 mai 2023

Arrivée depuis le nord du Danemark, par la région du Sjaelland, je n’ai mis que trois jours à rejoindre la Capitale du Danemark, Copenhague. Mais ces trois jours m’ont donné un bon aperçu de ce que pouvait offrir le pays et m’ont vraiment donné envie de continuer à l’explorer après avoir visité sa capitale, au lieu de bifurquer, comme je l’avais initialement pensé, directement vers la Suède. J’ai donc passé une quinzaine de jours au Danemark, dont cinq dans la capitale, Copenhague, que j’ai beaucoup appréciée. 

Mon itinéraire au Danemark

Les Shelter danois

J’ai fait mon entrée dans le pays dans un ferry qui m’a menée de Puttgarden, en Allemagne à Rodbyhavn, au Danemark. De là, j’ai pris la direction du nord par de petites pistes cyclables, à travers la forêt, particulièrement agréables. Et alors que je me dirigeais vers le camping de la petite ville de Maribo, je suis tombée par hasard sur mon premier shelter. Celui-ci posé à l’écart de la piste cyclable, face à un grand lac et au bord d’un pré dans lequel se reposaient des oies sauvages, m’a fait de l’œil et j’ai décidé d’y rester pour la nuit. 

Mon premier shelter au Danemark, au sud de Maribo

Il est interdit de faire du camping sauvage au Danemark, mais le pays regorge de très nombreux shelters (abris en anglais) mis à disposition par des collectivités, par des parcs ou encore par des particuliers ou des structures associatives du type scouts. De ce fait, certains sont payants, d’autres sont gratuits. Ils sont tous conçus selon le même concept : au minimum un abri en bois, pouvant accueillir deux à huit personnes, et un coin feu. Certains sont mieux entretenus que d’autres et surtout certains offrent en plus un accès à des services bien agréables tels que l’eau potable ou des toilettes ou encore une table de pique-nique, et il y a souvent du bois disponible pour faire du feu. La plupart du temps, il est aussi possible de planter la tente à côté du shelter si l’on préfère ou si les shelters sont déjà occupés.  Une application très justement appelée “Shelter” permet de les géolocaliser sur une carte, ce qui est très pratique.  

J’ai donc installé mes affaires dans celui des deux shelter qui était le mieux orienté, craignant malgré tout d’avoir froid car c’était grand ouvert. Mais abritée du vent, j’y étais finalement très bien. Pour ma première nuit toute seule en dehors de toute structure, je pensais avoir plus d’appréhension que ça. C’était une de mes craintes en partant en voyage à vélo. Ça s’est finalement très bien passé. J’étais un peu à l’affût des bruits au moment de m’endormir, et je me suis même réveillée à cause de mon propre ronflement à deux reprises juste au moment de m’endormir. Mais j’ai immédiatement compris qu’il ne s’agissait que de moi et me suis assez vite rendormie, passant ensuite une nuit paisible.

La vue sur le lac au petit matin, pour préparer le petit déjeuner était magnifique, et j’étais alors déjà absolument conquise par le concept du shelter qui, en plus de m’accorder plus d’espace que ma tente, m’évite d’avoir à la planter, et plus encore d’attendre qu’elle sèche le matin avant de la replier. 

Vue depuis le shelter au sud de Maribo

Par la suite, j’ai renouvelé l’expérience chaque nuit passée au Danemark en dehors de Copenhague. J’ai donc eu peu de contacts avec les Danois car après un premier accueil en warmshowers un peu mitigé, j’ai préféré profiter de la liberté qu’offraient les shelters (pas besoin d’anticiper ni de réserver), d’autant que le beau temps était enfin au rendez-vous.

Copenhague, la cité du vélo… sans parking à vélo 

Après deux jours supplémentaires de vélo et une halte chez un membre Warmshowers, j’ai rejoint la capitale, Copenhague, ou un ami devait me retrouver le lendemain, pour le week-end prolongé du 8 mai. 

La ville est réputée pour être la capitale européenne du vélo, mais en termes d’équipements, j’ai été déçue. Il y a de belles pistes cyclables structurantes qui quadrillent la ville, mais il n’y a pas assez d’équipements pour stationner les vélos dans les rues, et il n’y en a pas un seul pour les garer dans un espace sécurisé. En effet, la plupart des habitants de Copenhague laissent leur vélo sur les trottoirs, le long des bâtiments, en les attachant tout simplement sur eux-mêmes avec le petit antivol intégré à la roue arrière. Mais pour ma part il n’était pas envisageable de laisser Yolo dormir dans la rue même entouré de centaines d’autres vélos. Je trouve ça beaucoup trop risqué car s’il venait à disparaître, c’est mon voyage qui s’arrêterait. Et si les vélos stationnés sur les trottoirs se comptent par milliers, il s’agit pour l’essentiel de vélos de ville, plus ou moins bien entretenus, et mon vélo dénote parmi eux. J’ai donc fini par le garer dans la cour intérieure d’une connaissance, regrettant que la ville n’ait pas créé des parkings souterrains comme j’ai pu en utiliser en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne ou encore en Norvège, le plus souvent au sous-sol des gares ferroviaires. 

Visite de Copenhague 

Une fois mon vélo mis en sécurité, nous avons visité la ville, en la sillonnant à pied. Celle-ci s’y prête assez bien car l’essentiel des points d’intérêt, du moins les plus importants, ceux qu’on a le temps de découvrir en l’espace d’un week-end, se trouvent dans un périmètre proche du centre-ville. 

Nous avons d’abord choisi de visiter l’un des cinq châteaux que compte la capitale, Rosenborg. J’ai trouvé l’intérieur de celui-ci très chargé, mais j’ai été impressionnée par les deux couronnes royales qui y sont exposées.  

Le château de Rosenborg

Le lendemain, nous avons profité d’une météo exceptionnelle pour aller nous promener dans le quartier de Christianshavn, et notamment les rives de son canal si colorées ; puis dans  l’ancienne ville libre de Christiania, un endroit étonnant créé par des squatters en 1971 et qui a fonctionné comme une commune libre autogérée jusqu’en 2013. L’entrée du quartier est un peu cliché, avec énormément de stands de vendeurs de cannabis, quelques échoppes touristiques et quelques terrasses. Mais dès qu’on s’éloigne un tout petit peu, la promenade est vraiment très agréable. C’est un coin de verdure magnifique au cœur de la ville au sein duquel il est agréable de faire une pause. D’ailleurs de nombreux danois viennent y faire du jogging.

Entrée de la ville libre de Christiania
Promenade au coeur de Christiania

Nous avons aussi fait un détour sur les rives du port de Copenhague, dans le parc Churchill, pour aller voir la La Petite Sirène, une statue en bronze posée sur un rocher à l’entrée du port. C’est l’une des principales attractions touristiques de la ville,il s’agit d’une représentation du personnage du conte de Hans Christian Andersen.

La petite sirène qui veille sur l’entrée du port de Copenhague

A la suite de cette visite, et à quelques pas de là, nous ne pouvions pas manquer non plus la relève de la garde royale devant le palais d’Amalienborg.

La relève de la garde royale devant le Palais d’Amalienborg

Au cœur de ce programme chargé, nous n’avons pas manqué, non plus, de profiter de quelques-uns des  nombreux restaurants de la ville pour goûter aux spécialités danoises, et notamment le hareng. 

Le voyage à vélo : des journées bien chargées  

J’ai ensuite passé deux jours enfermée dans la bibliothèque royale nommée “Black Diamond” en raison du de son architecture moderne recouverte de granite noire. En effet, j’ai découvert au cours de ces premières semaines à vélo, que la tenue d’un blog est bien plus compliquée à gérer que lorsqu’on voyage « en sac à dos » comme je l’ai fait en 2015 et 2016. Désormais, toutes les heures que je passe sur le vélo ne peuvent évidemment pas être exploitées, ni à me documenter, ni à préparer la suite de mon voyage, ni évidemment à rédiger des articles ou à trier des photos. Et le soir, après avoir roulé pendant six heures dans la journée, je suis souvent bien fatiguée et ne trouve pas le courage pour cela non plus, sans parler de l’absence de prise électrique lorsque je campe évidemment. 

La bibliothèque Black Diamond de Copenhague

Il me faut donc trouver un mode d’organisation spécifique, différent de mon précédent voyage autour du monde. C’est pourquoi je me suis posée deux jours à la bibliothèque dans un environnement studieux, pour me concentrer et trouver le temps d’écrire les articles sur mon passage aux Pays-Bas et en Allemagne, mais aussi gérer mon changement de logo, traiter mes photos, ou encore gérer tous les mails et la paperasse que j’avais laissés de côté depuis quelques jours. J’espérais aussi trouver du temps pour faire du montage vidéo mais ça n’a pas été le cas.  

Il est parfois difficile de choisir son itinéraire tant les lieux sont beaux

Définir mon itinéraire me prend aussi du temps. Ce n’est pas simple, j’aurais envie de passer partout si je pouvais, mais il faut faire des choix : la Suède ou quelques jours de plus au Danemark. Évidemment, si je choisis le Danemark, je ne peux passer ni par Malmö, ni par Goteborg. Ayant particulièrement apprécié de rouler sur les petites routes de campagne danoises à admirer l’architecture typique des maisons rouges à toit de chaume, et l’expérience des Shelter, j’ai décidé de poursuivre ma route quelques jours au Danemark à travers le Jutland, jusqu’au nord de la région, pour prendre ensuite un ferry pour Oslo. Une jeune norvégienne rencontrée dans mon auberge de jeunesse m’a indiqué qu’il fallait absolument que je sois là-bas le 17 mai, jour de la constitution, une grande fête populaire à ne pas rater. J’ai donc modifié légèrement l’itinéraire construit laborieusement quelques heures auparavant pour me permettre de prendre le ferry dans la nuit du 16 mai et arriver le 17 au matin dans la capitale norvégienne. Oui, tout ça prend du temps !

Rouler sur la plage, mais quelle mauvaise idée !

C’est donc reposée, après 5 jours de pause à Copenhague, que j’ai repris la route à travers les champs de colza en fleur et de blé vert. S’en est suivi un bac, deux ferrys, quelques centaines de kilomètres sur des pistes cyclables et des routes pour la plupart très agréables, trois nuits en shelters, et un spot de camping plus ou moins autorisé mais magnifique sur le bord de la plage… et quelques centaines de mètres sur une plage magnifique. 

Mais quelle mauvaise idée de rouler sur la plage !

L’Eurovelo 12 traverse le Danemark du nord au sud en longeant la côte de la Mer du Nord.  J’ai donc choisi de suivre cet itinéraire réputé au bord de la mer, qui se termine notamment à travers des dunes de sable incroyables. Durant quelques kilomètres, l’itinéraire se situe le long de la plage. J’ai pensé que ce serait magnifique et j’ai donc modifié l’itinéraire initialement proposé par mon GPS pour me rapprocher du bord de mer. Quelle mauvaise idée ! À ma surprise il n’y a pas de piste cyclable construite le long de la plage, l’itinéraire fléché sur place indique qu’il faut rouler directement sur la plage, donc sur le sable. J’ai d’abord pensé, naïvement, que ça devait être faisable si c’était prévu comme ça, le sable était assez dur et de nombreuses voitures roulaient sur la plage. Et surtout, je n’avais pas vraiment envie de faire demi-tour alors que j’étais déjà largement en retard sur mon programme du jour. 

À l’entrée de la plage, le sable est effectivement suffisamment tassé et dur pour rouler, et j’ai cru quelques instants que ça passerait. J’ai détaché les pédales automatiques de mes chaussures, par securité, pour être plus réactive en cas de besoin, et j’ai eu bien raison ! À trois reprises mon vélo s’est enfoncé dans du sable plus mou et l’équilibre étant devenu trop instable, je suis tombée. Doucement, sans fracas, mais il est quasiment impossible d’interrompre la chute du vélo vu le poids des bagages. 

À la suite de ma 3ème chute je me suis rendue à l’évidence : cette plage n’est pas faite pour les vélos chargés comme le mien et je devais faire demi tour. J’ai donc poussé mon vélo sur les 500 mètres que je venais de parcourir laborieusement pour rejoindre l’entrée de la plage. Après m’être offert une glace vanille-caramel pour me réconforter et reprendre un peu de forces, j’ai repris ma route sur la piste asphaltée profitant du vent qui, miraculeusement, venait dans mon dos, me permettant de rattraper un peu le retard que j’avais pris en roulant sur des sentiers de gravel le matin puis en tentant cette traversée de plage. Je me demande encore qui a pu considérer que ce serait une bonne idée d’orienter les cyclistes, ou du moins des cyclotouristes sur cette plage. Elle est belle et mérite un détour pour s’y poser, mais pas de la traverser ! 

Rouler sur des pistes au bord de l’eau est, en revanche, très agréable !

Mais au-delà de cette critique, je me dois de dire que j’ai vraiment apprécié rouler au Danemark, tant sur ses pistes cyclables merveilleuses que sur ses petites routes de campagnes, faire des pauses déjeuner au bord de la mer, au milieu de la forêt, ou encore dans des petits ports de pêche typiques.

Un maison typique danoise

Le nord du Jutland, des paysages magnifiques 

Mes deux derniers jours de vélo au Danemark, je les ai passés à travers les dunes végétalisées, les forêts, et les jolis villages de résidences secondaires en bord de mer. 

Piste cyclable à travers les dunes

Mon itinéraire s’est finalement terminé au point le plus septentrional du Danemark, à Grenen, au nord de la jolie petite ville de Skagen, là où se rencontrent la Mer du Nord et la Mer Baltique. Il parait qu’il y a de très forts courants et qu’il est dangereux de s’y baigner, mais même si la météo a été clémente ces derniers jours, il ne me serait pas venu à l’idée de tenter l’expérience !

J’étais contente de parvenir à ce point d’étape que j’ai décidé de nommer « Cap Nord du Danemark », me laissant penser que le vrai Cap Nord, en Norvège, suivrait prochainement. 

Grenen, le point le plus septentrional du Danemark

De là, j’ai finalement rejoint le port de Frederikshavn pour prendre un ferry pour Oslo. Je me suis offert un beau cadeau car, ayant réservé tardivement, il ne restait plus que des cabines « luxe » à cette date là et je ne voulais pas rater la fête nationale norvégienne. J’ai donc pris une interminable douche chaude, un luxe salutaire après 4 nuits en extérieur, avant de me plonger dans les draps de mon grand lit douillet pour me réveiller au coeur du Fjord d’Oslo.   

Un dizaine de cyclovoyageurs embarquent avec moi pour Oslo. Au-revoir le Danemark !

2 commentaires

  1. Merci bcp, Audrey de cette description si vivante que tu nous fais partager des pays nordiques
    J’attends la suite avec impatience
    Je t’embrasse affectueusement
    Brigitte

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