Traversée du Botswana à vélo : des centaines de kilomètres, des dizaines d’éléphants, quelques galères et de nombreux souvenirs impérissables

Sur mon itinéraire à vélo à travers l’Afrique de l’est et l’Afrique australe, le Botswana était le pays qui m’excitait le plus tout en suscitant le plus d’inquiétudes. Je savais que je pourrais potentiellement, voire certainement, y croiser des éléphants au bord de la route et que les étapes quotidiennes pouvaient être longues pour trouver un endroit sécurisé pour dormir. C’est l’un des pays ayant la plus faible densité de population au monde, avec seulement 3,8 habitants/km², les villages s’y font rares. Mais je savais aussi que de nombreux cyclistes avaient traversé le pays avant moi, avec un peu d’adrénaline parfois, mais sans problème, donc il en serait certainement de même pour moi !

Au-delà des longues distances parcourues et des éléphants que j’ai effectivement croisés sur la route, j’ai été agréablement surprise par la découverte de ce pays, qui ne ressemble à aucun autre de ceux que j’avais pu visiter jusqu’à présent. Le Botswana m’a ainsi également permis de faire une rencontre incroyable avec une femelle léopard dans le parc national de Chobe ou de faire une belle excursion en mokoro dans le delta de l’Okavango.

Mon itinéraire au Botswana

Trois cyclos français en route pour le Botswana

J’ai rencontré deux jeunes cyclos français dans mon auberge aux Chutes Victoria, Anatole et Augustin. Partant dans la même direction, nous avons décidé de partager un petit bout de route ensemble. Les deux frères, originaires de Dijon, avaient débuté leur périple au Mozambique quelques semaines auparavant, avec pour objectif de traverser l’Afrique d’est en ouest, et donc de rejoindre la côte atlantique en Namibie. Craignant un peu la rencontre avec des éléphants, je me sentais quelque peu rassurée de partir à trois pour cette dernière journée au Zimbabwe, traversant le parc national du Zambezi. Pourtant, malgré les panneaux nous mettant en garde contre la vie sauvage, nous n’avons pas vu d’éléphant, ni même une antilope ou un singe, juste quelques scarabées bousiers traversant la route. En revanche, nous avons expérimenté les longues lignes droites sous une chaleur torride sans aucun village à l’horizon pendant des dizaines et des dizaines de kilomètres, ce qui deviendrait la norme dans les jours suivants.

Course contre l’orage avec Augustin et Anatole

Une journée mémorable dans le parc national de Chobe

Arrivés au Botswana, nous avons fait une pause d’une journée dans la ville frontière de Kazungulu afin d’y organiser une journée de safari dans le parc national de Chobe, réputé pour accueillir une faune nombreuse et variée. Nous sommes partis pour une longue excursion de 9 heures, nous permettant ainsi de partir uniquement tous les trois, ce qui est bien agréable, mais aussi et surtout de nous enfoncer loin dans le parc, là où peu de véhicules s’aventurent, du moins à cette saison.

Troupeau du buffles à quelques mètres de la voiture

Après avoir croisé quelques singes et des mangoustes rayées, nous nous sommes rapidement retrouvés face à un énorme troupeau de buffles à un ou deux mètres de la voiture. Je n’en avais encore jamais vu autant et d’aussi près. C’est vraiment impressionnant. Alors qu’ils ne prêtaient pas vraiment attention au véhicule, soudainement, on a vu les animaux changer d’attitude, et notamment les mères avec des petits, pour nous faire face en vue de nous intimider. C’est alors qu’on a compris : Anatole avait sorti son torse du véhicule pour prendre une photo. Les animaux sont habitués aux voitures, mais il n’est pas question de nous laisser en sortir ! Le guide nous a gentiment rappelé les règles et nous nous y sommes tenus ensuite avec rigueur. Un peu plus loin, c’est un lion que nous avons pu observer de très près, puis des lionnes, des girafes, des antilopes, et de très nombreux éléphants.

Le plus majestueux d’entre tous
Famille d’éléphants avec des impalas au premier plan

Mais le clou du spectacle s’est présenté à la fin de la journée. Régulièrement, les guides de safaris échangent quelques informations entre eux lorsque les voitures se croisent. On peut alors les voir se mettre à chercher quelque chose un peu plus activement. Mais ils ne répondent jamais aux interrogations tant qu’ils ne sont pas sûrs d’avoir repéré ce qu’ils cherchent, ne voulant pas prendre le risque de décevoir leurs clients. À la fin de l’itinéraire, on avait bien vu que notre guide roulait plus vite, sans prendre systématiquement le temps de s’arrêter pour observer les animaux s’il s’agissait d’espèces qu’on avait déjà croisées. Puis, soudainement, notre véhicule a bifurqué en dehors de la piste, toujours sans explication de notre guide, jusqu’à ce qu’on fasse face à un léopard dans le creux d’un arbre ! Je me suis exclamée de stupeur avant que le guide me demande fermement de ne pas faire de bruit. Avec son regard perçant, l’animal s’est mis à émettre des grognements menaçants en nous montrant ses dents pour tenter de nous effrayer. Notre guide nous a alors expliqué qu’il s’agissait d’une femelle qui avait des petits de quelques jours qu’elle protégeait. Considérant qu’on était trop près, elle a soudainement sauté de l’arbre, les pattes en avant en notre direction pour nous effrayer encore plus et nous faire partir. J’ai, de mon côté, bondi au fond du véhicule ! Puis ses tentatives d’intimidation ont continué jusqu’à nous faire reculer. Quelle expérience incroyable !

Une femelle léopard protégeant ses petits
Un peu agressive la femelle léopard !

Chaque fois que je fais un nouveau safari, j’ai la chance de pouvoir faire des observations différentes, soit par la variété des animaux, soit par leur nombre ou encore par leur proximité. Moi qui, depuis des années, multipliais les plongées partout dans le monde à la recherche de la faune et la flore sous-marine la plus extraordinaire, je suis en train de devenir passionnée par les safaris animaliers !

Les oiseaux colorés sont beaux aussi !

Rouler à vélo au Botswana : une expérience sans pareille !

Le lendemain, nous avons repris la route à trois pour une journée de 95 kilomètres qui nous mènerait à un camping où nous poser pour la nuit. Anatole et Augustin avaient débuté leur périple à vélo moins de 3 semaines plus tôt et avaient l’habitude de rouler 70 km par jour. J’étais pour ma part aguerrie aux journées de 90 voire un peu plus de 100 km et les ai rassurés en leur disant que ce serait extrêmement plat et qu’on aurait sûrement le vent dans le dos. C’est du moins ce qu’on m’avait raconté du Botswana. De fait, c’était particulièrement plat, mais le vent était plutôt de face et la journée s’est avérée beaucoup moins facile que je ne m’y attendais. J’ai tout de même atteint ce jour-là les 15 000 km effectués sur mon fidèle Yolo depuis le début de mon voyage, quelques 11 mois plus tôt !

15 000 km avec Yolo !

Le soir, discutant de la suite de notre itinéraire au bord de la piscine, nous avons décidé de nous séparer. Alors que je voulais faire une longue étape de 140 km pour atteindre le camping suivant, Anatole et Augustin préféraient couper l’étape en deux et dormir en « camping sauvage » dans l’enceinte protégée d’une antenne de téléphonie mobile. En effet, il n’est pas question de faire du camping sauvage dans ces contrées pleines d’éléphants, mais aussi de lions… Pour ma part, n’étant pas sûre de pouvoir refaire le plein d’eau lors de cette étape, je préférais rouler plus longtemps et arriver à un endroit où j’étais sûre de refaire mes réserves car transportant déjà 10 litres d’eau chaque jour, je ne pouvais pas en prendre plus.

Ma rencontre avec les éléphants sur la route

Si le nombre de pachydermes continue de diminuer sur le continent africain, il a triplé en trente ans au Botswana qui accueille aujourd’hui 200 000 à 250 000 individus, soit plus d’un tiers des éléphants d’Afrique.

Au moins on est prévenus !

Je suis donc repartie seule, à 6h30 du matin, alors que les deux frères dormaient encore, espérant que les lions s’étaient déjà rassasiés et entamaient leur digestion. Nous avions déjà croisé un éléphant la veille, et j’étais plutôt confiante en ma capacité à affronter la situation. C’est simple, il faut s’arrêter à bonne distance et le laisser passer, ou demander à un véhicule de nous protéger en roulant à côté de nous pour faire barrage. Mais, alors que j’avais ma tête dans le guidon à la recherche d’un nouveau podcast, je me suis soudainement retrouvée face à un éléphant, m’observant probablement déjà depuis de longues secondes. J’ai eu le réflexe de m’arrêter en le voyant. Puis je me suis rendue compte qu’à cette distance-là ça n’avait aucun sens de s’arrêter ! Il était à moins de trente mètres, c’est-à-dire à quelques pas pour lui ! J’ai donc traversé la route pour m’en éloigner autant que possible – soit de manière insignifiante – , puis je suis passée devant lui tandis qu’il écartait ses oreilles pour m’intimider. C’est seulement une fois que j’étais à bonne distance qu’il a fait volte-face et est reparti en sens inverse. J’ai ensuite abandonné mon podcast pour me concentrer sur la route. Mais les journées sont longues et les paysages monotones, je n’ai pas tenu longtemps sans rien à écouter…

On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !

Quelques heures plus tard, j’ai aperçu un autre éléphant, au loin dans la savane, mais celui-ci ne m’a probablement pas vu. Et encore un peu plus tard, alors que je m’apprêtais à aborder la seule descente de la journée, suivie d’une montée, j’ai vu un éléphant, broutant au bord de la route, au début de la montée. J’étais suffisamment loin et j’ai appliqué la recommandation qu’on m’avait donnée. Le premier camion a immédiatement accepté de jouer le jeu après que je lui ai précisé que je roulerai très doucement dans la montée et qu’il fallait qu’il aille à mon rythme car je ne pourrais pas suivre le sien. Au milieu de la montée, considérant sûrement que j’étais sortie d’affaire, il a accéléré et m’a laissé finir mon ascension seule, tandis que, me retournant, j’ai vu l’éléphant se mettre à marcher dans ma direction ! J’ai alors accéléré autant que j’ai pu, jusqu’à ne plus l’avoir dans mon champ de vision. De toute évidence il n’était pas en train de me suivre, mais tout de même, ce n’était pas rassurant !!!

C’est seulement une fois que je m’étais éloignée que j’ai pu prendre une photo

En fin de journée, alors que le soleil commençait à descendre, je regardais mon compteur avec un peu d’inquiétude. J’avais eu du vent de face toute la journée et n’avais pas pu rouler aussi vite qu’espéré. Il me restait encore 15 km à faire, vu la vitesse à laquelle la nuit tombe sous les tropiques, je voyais bien que je n’y arriverai pas avant le crépuscule. Par ailleurs, la fin de journée est le moment où la vie sauvage reprend son activité, notamment les lions. Et si je pouvais gérer la rencontre avec les éléphants, je n’avais pas du tout envie de jouer avec les lions. De plus, je voyais que le trafic, principalement composé de camions, commençait à ralentir et j’ai donc décidé de me mettre à faire du stop. Le premier camion a refusé ma demande car, étant dimanche soir, il devait passer une barrière avant 18h. Il a tenté de me rassurer en m’expliquant qu’un autre camion me prendrait, mais je me doutais que cette règle s’appliquait à tous les poids lourds. De fait, le second m’a également refusé la course. J’étais un peu dépitée, mais le troisième a gentiment accepté de m’emmener. Le « gate » en question n’était finalement qu’à 4 ou 5 kilomètres et il a pu passer la barrière à temps.

Depuis la terrasse d’Elephant sands

Mais je n’étais pas encore au bout de mes peines. Une fois déposée au bord de la route, après un selfie souvenir, il me fallait encore rouler près de 3 kilomètres sur une piste essentiellement sablonneuse. Mes pneus s’enfonçaient tellement que j’étais incapable de pousser mon vélo. Ma seule solution était alors de passer sur le bord de la piste, au milieu des buissons piquants où je savais que je risquais sérieusement la crevaison. C’est alors qu’à l’approche du lodge / camping appelé à juste titre « Elephant Sands », j’ai vu un éléphant passer devant moi. Exténuée, je n’étais pas vraiment rassurée et un peu étonnée de voir un membre du personnel du lieu me dire d’avancer. Il a fini par venir vers moi et m’a aidée à pousser mon vélo.

Les éléphants, tous des mâles isolés, se bousculent pour montrer leur force et accéder à la source

Elephant Sands est un endroit incroyable. Il y a une source au milieu du campement où les éléphants viennent tous les jours s’abreuver. En effet, les éléphants sont des gourmets, ils mangent plus de 300 kilos d’herbe dans la journée, mais prennent la peine d’enlever les racines terreuses avant de manger. De la même manière, les éléphants adultes peuvent boire jusqu’à 200 litres d’eau dans une journée, et pour cela, ils peuvent marcher plus de 40 kilomètres afin de trouver une source d’eau claire et dédaignent autant que possible les mares avec de l’eau stagnante.

Elephant sands

Ce soir-là, mon voisin de camping m’a invité à partager son « braï », nom donné au barbecue dans les pays d’Afrique australe. Vétérinaire, grand spécialiste de la faune sauvage, j’ai eu la chance d’avoir de longues explications sur l’intérêt selon lui de la chasse, y compris des trophées de chasse dont l’importation vient d’être interdite par le parlement français. Il parle évidemment d’une chasse encadrée dont les très importants revenus générés permettent à la fois de préserver les espèces et de les réguler. Car en effet, le nombre sans cesse croissant d’éléphants au Botswana, qui fait office de sanctuaire pour les bêtes venues des pays voisins, pose de sérieux problèmes à la population rurale.

Des épines sans pitié et des crevaisons à répétition

Le lendemain matin, alors que je me préparais un copieux petit déjeuner pour une nouvelle longue journée de vélo, j’ai constaté que mon pneu arrière était à plat. Quand j’ai vu le nombre d’épines incrustées dans mes pneumatiques, je me suis dit qu’il ne pouvait pas en être autrement, mais aussi que j’aurais dû penser à les enlever la veille. Ce n’était que le début d’une longue série. Une fois la crevaison réparée, il n’était pas question d’affronter la même piste pour débuter la journée, et j’ai demandé qu’on m’emmène jusqu’à la route principale.

Si j’ai pu rouler sans encombre jusqu’à ma destination du jour, le lendemain matin, l’histoire s’est répétée et mon pneu arrière était de nouveau à plat. J’avais pourtant pris la peine de le vérifier et même de regonfler mes pneus dans ma chambre d’hôtel. Mais il faut croire que je m’y attendais, voyant mon stock réduire, j’avais aussi pris la peine d’acheter une nouvelle boîte de rustines au cas où…

Pourtant, la journée avait bien commencé

Après avoir de nouveau réparé la chambre à air de mon pneu arrière, j’ai pris la route depuis Nata en direction de Maun. J’avais prévu deux à trois jours pour rejoindre la ville porte d’entrée du delta de l’Okavango. Je devais passer ma première nuit à l’entrée du parc national Nxai pan, seul endroit où je pouvais être protégée de la faune sauvage. Mais après 65 km, nouvelle crevaison, toujours le pneu arrière. Je me suis arrêtée, et le temps d’enlever mes sacoches du vélo, une voiture s’est arrêtée à mes côtés pour me dire de ne pas rester ici car il peut y avoir des lions ! Le matin même, une autre voiture m’avait lancé le même avertissement alors que je prenais une petite pause, en plein soleil faute de mieux. Je lui ai donc expliqué que je n’avais pas le choix car il fallait que je répare ma crevaison, mais que j’allais faire au plus vite et que j’avais l’espoir qu’avec cette chaleur, les lions faisaient la sieste. Le monsieur a alors décidé de rester avec moi. Je ne sais pas s’il aurait pu me protéger si un lion nous avait pris pour cible, mais après cet avertissement, je dois dire que j’ai trouvé ça plutôt sympa. Voulant faire vite, j’ai d’abord changé de chambre à air, mais celle-ci a éclaté. J’ai donc repris l’ancienne, collé une rustine, mais il m’était ensuite impossible de regonfler le pneu, la valve semblait morte. Après avoir passé 1H30 au bord de la route au milieu de la savane à tout essayer et alors que le soir commençait à pointer, il m’a fallu me résoudre à faire du stop pour rejoindre la ville suivante, Maun.

Je n’ai pas vu de lion, mais j’ai vu un éléphant passer au loin !

J’étais vraiment déçue de ne pas pouvoir continuer cet itinéraire car je savais avec certitude que j’allais voir de nouveau des éléphants. Mais mon chauffeur a eu la gentillesse de ralentir lorsque nous les avons croisés. En effet, ces fins gourmets qui aiment que l’eau soit propre ont tout simplement défoncé les infrastructures d’eau potable qui longent la voie rapide pour leur propre consommation !

Les éléphants se créent leur propre fontaine

J’étais déçue, mais aussi un peu inquiète de ne pas trouver de nouvelles chambres à air à la taille de mes roues. En effet, comme j’avais pu le constater en Tanzanie, en Afrique les vélos ont des tailles de roue de 26 pouces ou 29 pouces, mais pas de 27,5 pouces, ce qui est pourtant une taille désormais très commune. Je me voyais déjà obligée de prendre un bus jusqu’à Windhoek, la capitale de Namibie à 800 km de là, pour trouver ces chambres à air. Mais j’ai eu de la chance car un petit réparateur de vélo de rue dont on m’avait donné le contact a réussi à en commander à Gaborone, la capitale du Botswana, et à les faire venir en moins de 24h. J’en ai acheté quatre et j’en ai profité pour me procurer du liquide préventif anti-crevaison en espérant que ça fonctionne !

Tracas matériels en voyage : les petits problèmes qui s’additionnent

Malgré mes victoires sur les crevaisons, à mesure que ma première année de voyage tire à sa fin, les petits tracas matériels s’accumulent et parfois, ça me mine le moral. Un jour, c’est le filtre à eau qui me lâche, me condamnant à acheter des bouteilles. Le lendemain, c’est la monture de mes lunettes de vélo qui se casse, puis viennent les vêtements qui montrent des signes de fatigue malgré mes efforts de réparation. Les attaches de mes sacoches ont décidé de s’envoler petit à petit dans la nature, tandis que ma popote voit son revêtement disparaître jour après jour. Même mon compteur kilométrique refuse désormais de fonctionner après une chute due à une béquille capricieuse. Rien de dramatique en soi, mais quand ces petits ennuis s’additionnent chaque jour, ça devient fatiguant et agaçant, surtout qu’il est difficile de trouver du matériel de remplacement dans ces contrées. Heureusement, en Afrique, on trouve toujours une solution, même si elle n’est parfois qu’à moitié satisfaisante. Avec la visite annoncée de mes parents en Namibie, je me mets donc à passer quelques commandes en ligne pour rafraîchir une partie de mon équipement.

Baobab au lever du soleil

Le fameux delta de l’Okavango

J’ai profité de cette pause forcée à Maun pour explorer le delta de l’Okavango, un endroit incroyable où cet immense fleuve qui prend sa source en Angola, au lieu de se jeter dans la mer, se perd au Botswana dans une zone aride, créant ainsi un labyrinthe de canaux et d’îles. C’est un paradis de biodiversité et une grande réserve pour les animaux sauvages.

quelle majesté !

J’ai effectué une excursion d’une journée, prenant d’abord le temps d’observer les animaux en route, des impalas, des zèbres et des gnous qui broutaient l’herbe ensemble dans une grande étendue dégagée, ce qui leur permet de repérer de loin leurs éventuels prédateurs. J’ai pu observer aussi de nombreux oiseaux, tous plus colorés les uns que les autres. Puis, avec un guide d’un village local, j’ai fait une promenade en mokoro, sorte de pirogue à fond plat. Le fond de la rivière est peu profond et le guide déplace donc le bateau à travers les méandres du delta à l’aide d’une grande perche, debout à l’arrière comme les gondoliers de Venise.

Promenade en kokomo dans le delta de l’Okavango

Après une heure de mokoro, nous avons débarqué sur une île et débuté un walking safari sous une chaleur ardente. Ce n’est d’ailleurs pas l’idéal pour voir les animaux qui eux aussi ont chaud et se cachent à l’ombre dans le bush. J’ai tout de même vu au loin des girafes, des éléphants, des babouins, des gnous et des zèbres. Au retour, j’ai vu un éléphant venu boire à la rivière, dans notre toute petite embarcation, c’était assez impressionnant.

Mokoro, l’embarcation traditionnelle du delta de l’Okavango

C’était une excursion très sympa mais qui impose aussi de très longues distances en voiture en une seule journée. Si j’avais su j’aurais pris l’option une nuit en camping sur une île du delta afin de faire des walking safaris au petit matin et en fin de journée, permettant de voir plus d’animaux.

Mes derniers kilomètres au Botswana

De retour à Maun, j’ai préparé mon départ pour le lendemain. Ravie de ne pas avoir à prendre le bus pour Windhoek, j’ai décidé de prendre la route du nord pour rejoindre la Namibie. J’espérais avoir de nouveau l’occasion de croiser des éléphants sur les quelques 400 km à parcourir pour rejoindre la frontière namibienne. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. Le parcours était de nouveau très exigeant, m’imposant de rouler 100 km le premier jour, puis 150 km le lendemain. Mais j’ai eu de la chance, et j’ai même rallongé mon itinéraire le 3ème jour pour pédaler 126 km, profitant d’un vent dans le dos bienvenu.

Lever de soleil sur le bord de l’Okavango

C’est ce jour-là que j’ai croisé Benoît au bord de la route. C’est un motard qui, comme moi, a décidé de se roder au voyage itinérant en Europe avant de parcourir les routes africaines. Nous allions en sens inverse, mais il a choisi de faire demi-tour pour rejoindre le même camping que moi. Cela nous a permis de passer une soirée très agréable au bord de l’Okavango, de partager nos anecdotes de voyage, d’échanger nos cartes SIM et notre monnaie puisqu’il quittait la Namibie pour entrer au Botswana, et que je faisais le parcours inverse ; et même de me faire interviewer pour sa chaîne YouTube (La_vadrouille) !/

Bye bye le Botswana !

Le lendemain après-midi, je traversais la 22ème frontière de mon périple, c’est parti pour la Namibie !

4 commentaires

  1. Félicitations
    Je me souvient de la Tanzanie mais pas en velo
    Je mesure et felicite votre courage, votre résilience et votre volonté.
    CHAPEAU
    Bon courage et profitez pleinement de votre aventures en espérant que les grosses galeres vous epargent.

  2. Bravo pour ton périple et ta faculté à t’adapter pour tenir le cap. Je me régale à te lire. Gaffe aux femelles et leurs jeunes… Bonjour la Namibie . Bonne route et merci pour ton partage ☀️

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