Dernier chapitre de mon aventure africaine : Cape Town et sa région avec Damien

Cape Town, ultime étape de mon voyage à vélo à travers l’Afrique, marque une transition entre mon incroyable voyage à vélo à travers l’Afrique de l’est et australe, et la suite de mes aventures en Asie centrale. Avant l’arrivée de mon frère Damien, j’ai consacré une semaine à gérer de nombreuses formalités, me ressourcer et finaliser les préparatifs pour la suite. Puis, ensemble, nous avons exploré la ville, sa région, et partagé une aventure inoubliable à vélo jusqu’au Cap de Bonne Espérance avant de partir en voiture pour découvrir les environs.

Une semaine à Cape Town pour souffler et se préparer

Arrivée à Cape Town avec un peu d’avance sur le calendrier, j’ai décidé de profiter de cette parenthèse pour m’organiser et m’accorder quelques jours de repos bien mérités. Mon premier objectif : remettre mon vélo en parfait état. Déposé dans un atelier spécialisé, il a subi une maintenance complète en prévision des montagnes d’Asie centrale que je m’apprête à affronter. En parallèle, j’ai renouvelé une partie de mon équipement, ce qui m’a mené à arpenter les magasins spécialisés de la ville.
Cette semaine a aussi été l’occasion de mettre à jour mon blog. Entre articles et tri des photos, je me suis efforcée de rattraper le retard accumulé, non sans difficulté, mais la chambre que j’ai louée avec son bureau confortable m’a permis de rester concentrée.
Côté social, ces quelques jours m’ont permis de rencontrer d’autres voyageurs. J’ai notamment partagé des soirées conviviales avec deux cyclistes allemands croisés précédemment et retrouvé Benoît, un motard YouTubeur rencontré au Botswana. Ces moments d’échange m’ont offert un peu de convivialité pour finir mes journées souvent mornes comparées au périple que je venais de vivre.

À la découverte de Cape Town avec Damien

J’ai accueilli mon frère, Damien à l’aéroport de Cape Town. Je l’avais quitté quelques 14 mois plus tôt, alors qu’il m’accompagnait pour mes deux premiers jours de voyage. On se retrouve autour d’une bière pour évoquer le chemin parcouru depuis : 19 000 kilomètres… Jamais je n’aurais cru être capable de tout cela en avril 2023 !

Selfie au sommet de Table Mountain

Dès le lendemain, nous avons exploré Cape Town, débutant par l’incontournable Table Mountain. Le téléphérique nous a conduits au sommet, où nous avons admiré une vue à couper le souffle sur la baie et la ville. Une petite balade et un café plus tard, nous redescendions pour visiter le musée d’art contemporain Zeitz MOCAA. Si Damien a été séduit par l’exposition, j’avoue être restée un peu plus dubitative.
Notre après-midi s’est poursuivi dans le quartier coloré de Bo-Kaap, situé sur les pentes de Signal Hill à Cape Town. C’est un quartier emblématique connu pour ses maisons colorées aux teintes vives et son riche patrimoine culturel. Historiquement, il a été un refuge pour les esclaves affranchis d’origine malaise, indienne et africaine. Il reste aujourd’hui un quartier très populaire, centre de la culture musulmane du Cap, tout en attirant des visiteurs du monde entier qui viennent déambuler à travers ses ruelles aux façades éclatantes. Après avoir capturé quelques photos, nous avons rejoint l’hôtel de ville et terminé la journée par une bière bien méritée.

Façades colorées de Boo-Kap
Touriste (Damien !) photographiant les façades colorées de Boo-Kap

Le lendemain, nous avions réservé une visite du township de Langa, accompagnés d’un guide local. Les townships en Afrique du Sud, comme en Namibie, sont les quartiers, en périphérie des villes, dans lesquels les noirs étaient obligés de vivre au temps de l’apartheid. Ils sont aujourd’hui encore des quartiers où vivent les catégories les plus pauvres de la population. Le chauffeur de taxi qui nous a conduit sur place était très inquiet pour notre sécurité et ne voulait pas nous déposer là-bas, nous avons dû insister. Alors même que la visite était organisée via un site internet proposé par le Lonely Planet, et que j’étais initialement très sereine, il a réussi à m’inquiéter quelques instants. Mais mon appréhension s’est très rapidement dissipée à la suite de l’accueil chaleureux de notre guide, Nela.

Rue du township de Langa

La visite a débuté au musée local pour nous immerger dans l’histoire des discriminations raciales et de l’apartheid. Un moment éducatif et marquant. Ensuite, nous avons parcouru le township à pied. Le contraste entre certaines maisons très bien entretenues et les baraques de tôle est saisissant. Nela nous a assuré que ce township était sûr, mais il a aussi admis que dans d’autres townships, la violence est omniprésente. Le climat de solidarité et de bienveillance qui régnait à Langa nous a convaincus de la réalité de ses propos. Les townships sud-africains, bien que souvent stigmatisés, témoignent de la résilience de leurs habitants, confrontés à des conditions de vie difficiles mais marquées par une grande solidarité communautaire. Cette immersion dans l’histoire de l’apartheid et des discriminations raciales en Afrique du Sud fut émouvante et très enrichissante.

Jeune fille posant pour la photo dans le quartier de Langa


L’après-midi, le jardin botanique de Kirstenbosch nous a offert une parenthèse verdoyante, même si le vent et la saison hivernale ont eu raison de notre détermination. Nous avons donc terminé cette journée par une promenade agréable sur le front de mer, abrité des rafales.

Jardin botanique de Kirstenbosch

À vélo jusqu’au Cap de Bonne Espérance !

Le moment fort de ce séjour fut sans conteste notre excursion à vélo sur la péninsule du Cap. Après avoir récupéré un vélo de location pour Damien, nous avons entamé notre périple en longeant la côte ouest. Une pause-café à Hout Bay nous a permis de profiter de la vue avant de grimper la célèbre Chapman’s Peak Drive. Cette route, qui surplombe l’océan, offre des panoramas époustouflants, bien que mes douleurs à l’épaule aient quelque peu assombri l’expérience. Nous avons pédalé jusqu’à Simon Town et diné de fruits de mer. Je profite pleinement de ces petits plaisirs qui se feront bien rares en Asie centrale !

Photo souvenir avant de quitter Cape town
Manchots sur Boulder beach

Pour notre deuxième journée de vélo sur la péninsule du Cap, nous avons d’abord fait un arrêt à Boulder Beach, célèbre pour sa grande colonie de manchots du Cap. Ces manchots sont l’une des rares espèces vivant dans l’hémisphère sud. Les voir évoluer en grand nombre et de si près a été un moment magique. Nous avons ensuite poursuivi notre route vers Cape Point. Ce site, bien que moins connu que le Cap de Bonne Espérance, est légèrement plus au sud que le Cap de Bonne Espérance, mais moins connu car moins symbolique pour les marins. Il est en revanche tout aussi spectaculaire avec sa vue sur les deux océans, indien et atlantique. En route, nous avons croisé des autruches qui vivent en liberté sur la péninsule. C’était la première fois que j’en observais d’aussi près en liberté, c’est assez impressionnant.

Autruche qui prend la pose en bord de route
Vue du Cap de Bonne espérance depuis Cape Point

De là, nous avons repris la route pour 6 km en direction du Cap de Bonne Espérance. La route est magnifique et j’essaie d’en profiter autant que possible malgré mes douleurs à l’épaule de plus en plus présentes. Quelle joie d’enfin atteindre ce cap mythique après le Cap Nord quelques mois auparavant ! La séance photo, évidemment, s’imposait. Les félicitations des touristes présents ont ajouté une note de fierté à cette étape mémorable.

Arrivée au Cap de Bonne espérance sous le soleil !

Pour clore cette aventure cycliste, nous avons repris la route en direction de Kommetjie, une charmante station balnéaire. Malheureusement, le dernier jour de vélo a été marqué par la fermeture de Chapman’s Peak Drive en raison d’éboulements, nous contraignant à un détour plus long et moins agréable. Malgré les douleurs croissantes à l’épaule, j’ai tenu à boucler cette dernière étape africaine à vélo. Une fois de retour à Cape Town, Damien m’a aidée à démonter et emballer mon vélo, prêt pour le transport vers Samarcande !

Pause photo au bord de la Chapman’s Peak Drive surplombant l’océan atlantique

En voiture, à la découverte des environs de Cape Town

Après cette étape magnifique à vélo, nous avons loué une voiture pour explorer la région. Notre première destination fut la réserve privée d’Inverdoorn. Si le safari nous a permis d’approcher guépards, lions et rhinocéros, j’ai ressenti une certaine tristesse face aux conditions de vie des animaux enfermés dans des espaces trop restreints, souvent récupérés ou qui sont nés en captivité et incapables de survivre dans un écosystème naturel. L’absence d’éléphants proches et le manque d’arrêts pour admirer certaines espèces ont quelque peu terni cette expérience.

Lionne regardant l’horizon inaccessible

Nous avons ensuite pris la route vers Hermanus, espérant observer des baleines. Bien que trop tôt dans la saison, la promenade sur la côte s’est révélée très agréable. La journée s’est achevée à Franschhoek, situé dans la région viticole du Cap-Occidental, connu pour ses vignobles et ses restaurants de renommée mondiale. Le nom « Franschhoek » vient du néerlandais et signifie « coin français », car il a été fondé par des huguenots français au XVIIe siècle. Nous y avons visité une cave et dégusté des vins locaux, un moment très agréable avant de nous préparer à quitter l’Afrique.

Au bord de l’Océan Indien à Hermanus

Un dernier chapitre africain inoubliable

Ce séjour à Cape Town et dans ses environs a été une magnifique conclusion à mon voyage africain. Entre moments de pause en solo, retrouvailles familiales et aventures partagées, chaque journée a été riche en découvertes et en émotions. Le Cap de Bonne Espérance, ultime étape de ce périple à vélo, restera gravé comme un symbole de persévérance. Malheureusement, mon épaule est de plus en plus douloureuse. J’espère encore, à ce moment-là, qu’elle ne m’empêchera pas de découvrir l’Asie centrale et ses montagnes majestueuses.

Derniers sourires sur la route d’un voyage à vélo qui s’est finalement interrompu un peu trop vite…

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