=> France, du 1er au 6 avril 2023
Après 6 semaines de préparation intensive à Paris, j’ai débuté « mon tour à vélo » samedi 1er avril 2023, en prenant la direction du nord de l’Europe, le Cap Nord plus précisément.
Mon neveu, cycliste aguerri, avait proposé de m’accompagner avec son père pour mes deux premiers jours de voyage. J’étais ravie car je trouvais ça confortable de ne pas partir seule dans l’inconnu… au moins pour le départ.
C’est donc avec Damien, mon frère, Ernest, mon neveu, et largement encouragée par une bonne partie de ma famille venue assister à notre départ, que j’ai pris la route depuis le 13ème arrondissement de Paris (chez mes parents) en direction du Cap Nord en Norvège.
Deux premières journées difficiles physiquement
On m’avait dit que c’était le 3ème jour le plus difficile, et qu’après une semaine, j’aurai pris le rythme. J’ai, pour ma part, trouvé que c’étaient les deux premiers jours les plus difficiles.
Mon frère prenant le lead du peloton, et mon neveu fermant la marche, je me sentais quelque peu rassurée alors que mon allure pour quitter la circulation parisienne était pour le moins bringuebalante. Avec plus de trente kilos de chargement sur mon vélo, ma conduite était en effet quelque peu maladroite les premiers kilomètres. Il faut dire que je n’avais testé le vélo que sur quelques mètres !
Nous avons pris la direction du canal de l’Ourq pour sortir de Paris. Le parcours pour quitter Paris en direction du Nord a le mérite d’être plat, ce qui, au regard de mon absence totale d’entrainement, était une bonne surprise. Mais la moindre petite côte, ne serait-ce que pour monter sur un pont et basculer sur l’autre rive du canal était une vraie épreuve. Dans ces moments-là, il faut ne surtout penser à rien et ne pas remettre en question quoi que ce soit.
On a roulé doucement, mon frère tentant de s’adapter à mon rythme et mon neveu restant sagement derrière moi… le matin. Mais l’après-midi on a eu du vent de face et un peu plus de dénivelé, et mes deux coéquipiers ont eu rapidement besoin de se dégourdir les jambes. Je tentais de faire bonne figure, mais j’ai eu beaucoup plus de mal à suivre. On m’avait dit que les voyageurs à vélo ne pédalaient pas en descente, c’est normalement le moment pour récupérer. Sauf quand on a le vent de face !
En fin de journée, après avoir roulé une grosse cinquantaine de kilomètres, je n’en menais pas large. Je savais qu’il ne fallait surtout pas m’inquiéter, qu’il ne pouvait en être autrement puisque je n’avais aucun entrainement. Mais malgré tout, une fois arrivés à l’hôtel à Witz à une quinzaine de kilomètres au Nord de l’aéroport de Roissy, je n’ai pas pu faire autrement que de me demander comment j’allais réussir à pédaler jusqu’au Cap Nord et notamment à grimper les cols de montagne qui y mènent. Mais il est trop tôt pour y penser, chaque chose en son temps.
Le lendemain, nous avons pris tous les trois la direction de Compiègne. Le temps est resté clément et nous avons réussi à éviter la pluie pour une deuxième journée consécutive malgré une météo menaçante. Mais le temps ne fait pas tout, et de nouveau cette journée s’est avérée assez difficile pour moi. Les vêtements laissés à mon frère la veille pour commencer à alléger mon chargement n’ont évidemment pas suffi à me faciliter la tâche.
Nous devions initialement rejoindre Pont Sainte-Maxence pour déjeuner, puis Damien et Ernest devaient rejoindre Compiègne pour prendre un train vers Paris tandis que je filerai, seule, 10km vers l’Est pour rejoindre mon hébergement du soir. Mais c’est moi qui était en charge de l’itinéraire, après avoir laissé cette responsabilité à mon frère la veille, et j’ai oublié de mettre un point d’étape à Pont Sainte-Maxence ! J’ai encore beaucoup de choses à apprendre !
Après avoir contourné la ville et avoir pris conscience de cette erreur, nous avons croisé les doigts pour trouver de quoi déjeuner un dimanche vers 13h à Verderie. Nous avons finalement, non seulement trouvé de très bonnes pizzas, mais aussi des chouquettes à la boulangerie pour apporter chez mes hôtes du jour.
Après nous être rassasiés, j’ai laissé Ernest et Damien repartir vers le nord sans me retourner. Je ressentais un sentiment ambiguë : l’émotion de les quitter et de me retrouver seule, mais aussi le plaisir de débuter, vraiment ce voyage, seule… et à mon rythme.
Les dix derniers kilomètres étaient vallonnés, mais j’ai roulé tranquillement et j’étais fière de ma deuxième journée de 55 kilomètres… tout en me demandant comment je parviendrai un jour à rouler 80 ou 100 kilomètres dans la même journée !
4 jours pour rejoindre Lille et découvrir le voyage à vélo en solo
La suite du parcours, je ne l’avais pas encore programmée. J’ai pensé que je verrai au jour le jour, en fonction de ma forme et de la météo. J’avais seulement repéré deux campings sur la route et je m’étais assurée qu’ils seraient ouverts.
Le lundi matin, au moment de quitter David pour qu’il accompagne ses enfants à l’école, il me demande si je sais dans quelle direction je pars. Je lui montre le chemin que me proposait mon GPS. Heureusement qu’il était là, mon GPS voulait me faire grimper une colline par des sentiers de VTT au lieu de la contourner tranquillement. Je prends de nouveau conscience de la nécessité d’apprendre à utiliser l’application correctement. Ma troisième journée aurait en effet été bien difficile en commençant comme cela. J’ai finalement roulé tranquillement à travers la campagne de l’Oise en découvrant Compiègne. En roulant à mon rythme, cette troisième journée que j’appréhendais pourtant, s’est avérée moins difficile que les deux précédentes et j’ai donc choisi le 2ème camping précédemment repéré, celui situé quelques kilomètres après Noyon, atteignant ce jour-là 55km au compteur.
Évidemment , comme je l’expliquais dans mon article précédent, il ne s’agit pas d’un challenge, et peu importe le nombre de kilomètres parcourus chaque jour. Mais il était important pour moi de me rassurer en me disant que j’avais une marge de progression et que jour après jour ce serait plus facile.
En effet, les jours suivants se sont bien passés. Ce n’était pas facile, mais je prenais mes marques, j’apprenais à utiliser mes instruments de navigation et je continuais, jour après jours, à me délester de quelques centaines de grammes dans mes bagages.
Après deux nuits en camping par zéro degrés au petit matin, j’ai été bien contente d’être accueillie par Rémi et Aga à Douai qui, après m’avoir fait visiter le centre-ville, m’ont préparé une tarte au Maroilles qu’on a dégustée en partageant nos expériences de voyage à vélo, enfin surtout les leurs !
Deux jours à Lille pour un repos bien mérité
C’est donc assez fière de moi, que je suis arrivée à Lille après 6 jours à pédaler une cinquantaine de kilomètres par jour et je me suis réconfortée avec un fameux Welsh, un plat typique de la région composé de pain grillé, de cheddar fondu, de jambon et de frites !
J’ai profité de ma première journée sur place pour faire quelques ajustements d’équipement : je me suis achetée de nouvelles sacoches avant plus petites et quelques vêtements et accessoires pour remplacer ceux que j’avais mal choisis. Je savais qu’en partant à l’aventure sans aucune expérience quelques ajustements seraient nécessaires. C’est d’ailleurs pour ça, entre autres, que j’ai décidé de débuter mon voyage en direction de l’Europe du Nord et des pays du vélo. Mais je n’imaginais pas à quel point, ce n’était alors que le début !
J’ai ensuite visité la ville de Lille que je ne connaissais pas. Je découvrais déjà depuis quelques jours l’architecture typique du nord en sillonnant les villages, voyant peu à peu les murs des maisons changer de couleur. J’ai beaucoup apprécié sillonner les rues du vieux Lille à pied en dégustant une gauffre fourrée à la vanille de chez Méert, un peu moins découvrir la ville à vélo car ses pavés sont impitoyables. Je me demande bien comment quelqu’un a pu inventer la course Paris-Roubaix qui se déroulait justement au moment de mon passage dans le nord, et dont l’objectif est précisément de rouler sur les pavés. Pour ma part, j’ai apprécié que mon GPS me les épargne au maximum.
Après 3 nuits reposantes à Lille, j’étais prête à reprendre la route et traverser ma première frontière pour rouler sur le sol flamand.
Belle entrée en matière….Nous nous réjouissons de lire la suite