Deux semaines aux îles Marquises

Après quelques années de sommeil, j’ai décidé de réveiller mon blog à l’occasion d’un voyage aux Marquises. D’abord parce que cette destination est vraiment magnifique et que j’ai eu envie de partager mon expérience et mon émerveillement, mais aussi par ce qu’il est temps de ranimer ce blog alors qu’un nouveau projet se prépare dans ma tête…. 

 Après deux ans sans voyager, enfin une destination ouverte ! 

La covid, depuis 2020, nous a tous contraints dans nos projets, nos voyages, mais pas tous de la même manière. En Nouvelle-Calédonie, nous avons eu la chance de rester « covid free » jusqu’en septembre 2021, de profiter des bars et restaurants et de pouvoir voyager au sein de la Nouvelle-Calédonie, excepté pendant deux fois un mois de confinement. Mais pour cela, nous sommes resté bloqués sur notre île pendant près de deux ans. Car, si la sortie de Nouvelle-Calédonie était bien évidemment libre, l’entrée était contrainte par un motif impérieux pour obtenir une place en quatorzaine à l’hôtel. Il fallait donc un vrai motif pour sortir du territoire, et j’ai eu la chance puisque j’ai eu à faire un déplacement professionnel à Paris en juin dernier et j’en ai profité pour le prolonger avec un peu de vacances afin de revoir ma famille que je n’avais pas vue depuis deux ans. 

Il y a beaucoup de choses à faire en Nouvelle-Calédonie, mais j’ai déjà eu largement le temps de l’explorer ces quatre dernières années et il est assez frustrant de ne pas pouvoir profiter pleinement du magnifique terrain de découvertes qu’est le Pacifique. J’avais d’ailleurs pris des billets d’avion pour l’Australie en avril 2020 et je rêvais aussi de découvrir le Vanuatu, de retourner en Nouvelle-Zélande, ou encore des Iles Marquises depuis mon dernier voyage, en Polynésie en octobre 2019. 

Quand notre archipel a finalement été touché par la covid en septembre 2021 et que les frontières se sont ouvertes en décembre, beaucoup de résidents calédoniens ont choisi de prendre un vol pour la métropole afin de passer les fêtes en famille. Ceux qui avaient eu la chance, comme moi, d’y aller dernièrement se sont logiquement tournés vers la seule autre destination ouverte, la Polynésie française ! Me voilà donc rapidement pourvue d’un billet Nouméa – Papeete, suivi d’un pass inter îles pour visiter les Marquises pendant mes 15 jours de vacances en janvier 2021. 

Mais une fois ce billet acheté, l’euphorie est de courte durée, car je me suis mise à craindre d’avoir un test PCR positif la veille du départ et de ne pas pouvoir m’envoler. Je me suis donc équipée de masques FFP2 et ai refusé toutes les propositions de déjeuners ou d’apéros pendant les deux semaines qui ont précédé mon vol pour éviter les risques au maximum ! Je ne suis pas du genre à être particulièrement angoissée d’habitude, mais en voyant la rapidité de la progression du variant en métropole je savais que ce n’était qu’une question de jours ou de semaines pour qu’on soit dans la même situation. Et d’ailleurs au moment où j’écris ces lignes c’est le cas ! 

Hiva Oa

Les Marquises : un archipel loin, très loin, au milieu du Pacifique !  

L’archipel des Marquises, situé à environ 1 400 kilomètres au nord-est de Tahiti compte 6 iles habitées sur lesquelles se répartissent environ 9000 habitants. En effet, la Polynésie s’étend dans l’océan Pacifique sur une surface à peu près équivalente à l’Europe. Donc une fois arrivé à Tahiti, il faut encore prendre le seul vol quotidien qui permet de rejoindre l’une des deux îles connectées avec Papeete, Hiva Oa ou Nuku-Hiva. Et il faut aussi tenir compte d’une bizarrerie : les îles Marquises ont une demi-heure de décalage horaire avec le reste de l’archipel polynésien.

© Sémhur / Wikimedia Commons

Au niveau géologique, cet archipel se distingue aussi des autres archipels de Polynésie par sa relative jeunesse. C’est en effet le relief de ses îles qui en fait toute sa beauté et spécificité. Ici, pas de lagon, pas d’atoll, peu de plages, mais des îles volcaniques magnifiques qui se jettent de toute leur hauteur dans l’immensité de l’océan Pacifique, et c’est vraiment majestueux. Le relief impacte aussi largement le climat des îles qui ont souvent leurs sommets dans les nuages, ce qui fait que l’une des deux moitiés des îles est très verte, tandis que l’autre est largement plus sèche. 

Choisir parmi des îles qui semblent plus belles les unes que les autres

La plupart des touristes profitent d’un voyage plus ou moins long en Polynésie pour faire un saut de deux ou trois jours aux Marquises, le plus souvent pour visiter Hivao Oa et aller voir les tombes de Gaugin et de Brel qui y ont terminé leur vie. Pour ma part je n’ai pas d’attachement particulier, ni au peintre, ni au chanteur, et je pense que cet archipel vaut bien plus qu’une visite express. Par ailleurs, pour sortir des sentiers battus comme on dit, et visiter une des quatre iles habitées non desservies en avion, il faut encore un peu plus de temps. J’aurais aimé visiter Fatu Hiva, l’ile la plus au sud de l’archipel qui m’avait séduite en lisant le guide, mais les trajets réguliers en bateau imposent d’y rester au moins 4 jours, ce que je ne pouvais pas faire. J’ai donc choisi de me « limiter » à Hiva Oa, Tahuata, Nuku Hiva et Ua Pou. 

J’ai été accueillie à la tahitienne, avec un collier de fleurs, par Juliette, une amie qui a quitté Nouméa 2 ans auparavant pour s’installer à Papeete, et j’ai repris un vol dès le lendemain, au petit matin, pour Hiva Oa. En terme de décalage horaire, c’est un peu compliqué car la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie ont 21h de décalage, ce qui fait qu’on ne vit pas le même jour. J’ai donc quitté Nouméa le dimanche matin à 9h pour arriver le samedi après-midi à l’aéroport de Faa à Papeete ! C’est un peu perturbant, on a l’impression de gagner une journée de vacances en arrivant, mais on la perd au retour, ce qui est un peu déprimant ! 

Hiva Oa et Tahuata, quatre jours dans les îles du sud

Arrivée Hiva Oa, je me suis installée dans une petite pension, chez Tania. A mi-chemin entre la pension de famille et l’auberge de jeunesse, Tania vous accueille comme à la maison. Elle vit d’ailleurs sur place. Son établissement étant référencé dans le Lonely planet et parmi les plus économiques de l’ile, c’est là que ce se retrouvent les voyageurs qu’on pourrait retrouver habituellement en auberge de jeunesse. L’ambiance y est très conviviale. 

Dès le premier jour, Marco, un voyageur niçois présent depuis déjà quelques jours sur l’ile, m’a proposé de me faire découvrir un des sites archéologiques de l’ile grâce à son scooter. Cette première promenade m’a d’abord permis de découvrir de très beaux points de vue sur l’immensité de l’océan, mais aussi la richesse de la végétation. Il y a énormément d’arbres fruitiers de toutes sortes, des bananiers, des manguiers et autres arbres à pain partout sur le bord des routes. Ici personne n’achète de fruits dans les magasin ! J’ai aussi profité de cette première journée pour pour découvrir mes premiers tikis ! 

Les tikis sont des représentations anthropomorphes sculptées dans la pierre ou le bois par l’ancienne civilisation marquisienne. Tout le monde connait les fameux Moaïs de l’Île de Pâques, mais les Marquises disposent aussi d’une très grande richesse de sites archéologiques et particulièrement l’ile d’Hiva Oa. Malheureusement ces sites ne sont pas tous bien entretenus et on trouve souvent des tikis récents qui ont pris la place des anciennes sculptures disparues.

Le lendemain, avec d’autres touristes de la pension, nous avons fait une randonnée pour rejoindre à pied l’une des plus belles plages de l’ile, Hanatekuua. On ne vient pas aux Marquises pour ses plages, car les îles de cet archipel volcanique ne disposent pas de lagons et les belles plages ne sont pas nombreuses, même il y en a quelques unes. Il faut alors prendre garde aux nonos qui sont des mini mouches de sable, si petites qu’on ne les voit pas, on ne les sent pas toujours nous piquer, mais quelques heures ou jours plus tard, ce sont des démangeaisons assurées !

Au-delà de la jolie plage, l’intérêt de cette journée est tout autant d’admirer les paysages magnifiques sur la route qui mène au départ de la randonnée, ceux du sur le sentier de randonnées à flanc de falaise, ou encore d’essayer de capturer les nombreuses chèvres sauvages dans l’objectifs de l’appareil photo. 

Mes deux derniers jours sur Hiva Oa ont été dédiés à des excursions organisées. Au-delà de l’aspect pratique sur le plan des transports notamment, cela permet de bénéficier des explication du guide touristique et de bien mieux comprendre cette civilisation qui laisse malgré tout encore de très nombreuses interrogations aux historiens. 

J’ai d’abord consacré une journée à la visite de l’Île de Tahuata. Cette île habitée n’est qu’à 4 km de Hiva Oa à vol d’oiseau, mais le canal qui les sépare est très agité et les creux de la houle peuvent parfois atteindre plusieurs mètres. Sur l’île se trouve un marché d’artisanat local, des vestiges archéologiques, mais aussi une monumentale église catholique construite en 1988, au centre du village et face à la mer. dans cette église, tout fait référence aux Marquises, les bois, les pierres, les sculptures, les instruments de musique. La messe y est dite en marquisien, comme désormais dans tout l’archipel. Cette excursion d’une journée à Tahuata est aussi l’occasion découvrir encore un peu plus la gastronomie locale avec, en plus du traditionnel poisson cru au lait de coco accompagné de frites de uru (le fruit de l’arbre à pain, aussi appelé fruit à pain), la chèvre au lait de coco, ou encore des étrilles crues assaisonnées de citron pressé. La journée s’est terminée sur une jolie plage par une séquence de snorkeling qui m’a permis d’apercevoir une raie manta. 

Les magnifiques paysages de Hiva Oa

Pour mon dernier jour sur l’ile de Hiva Oa, j’ai eu droit à une visite guidée privée puisque les touristes également intéressés ont annulé au dernier moment. C’est une excursion quasi incontournable car elle permet non seulement de faire le tour de l’ile, mais également d’accéder aux sites archéologiques les plus beaux. Nous avons commencé par détour pour observer le drôle de « tiki souriant » qui s’avère en réalité être plus probablement un tiki parleur. Mais encore une fois, l’ancienne civilisation marquisienne est mal connue et on n’a encore aujourd’hui que peu de certitudes sur leurs modes de vie et leurs traditions.

 

Avant de quitter Hiva Oa, j’ai fait deux heures d’initiation à la sculpture chez un sculpteur local. L’activité est très bien rodée. Le sculpteur nous propose de choisir un tiki dont il a déjà sculpté grossièrement la forme à la scie électrique, puis il finit de sculpter, plus finement les morceaux de bois avant de dessiner, au crayon, les traits qui devront être sculptés par nos soins. Cerise sur le gâteau, on repart évidemment avec notre œuvre unique ! 

Nuku Hiva et Ua Pou : six jours pour visiter les îles du nord

Depuis l’aéroport de Hiva Oa, il ne faut qu’une petite demi-heure de vol pour rejoindre l’aéroport de Terre déserte à Nuku Hiva. Celui-ci porte bien son nom car il est situé dans une partie de l’ile totalement désertique, à une heure de route du village principal : Taiohae. C’est Priscille, la fille de mes hôtes, qui m’accueille à l’aéroport en même temps qu’une autre touriste, Hélène. Nous voila toutes deux avec un énorme collier de fleurs de bienvenue autour du cou, un accueil digne des plus grandes personnalités ! Priscille prend le soin de nous faire profiter de tous les plus beaux points de vue de l’île sur la route du retour, nous faisant part des multiples choses à découvrir sur son île. Je suis cette fois hébergée dans une « vraie » pension de famille, chez Antonina, qui travaille à la mairie et Miano, ancien boxeur, sculpteur, agriculteur, chauffeur, conseiller politique. Il a tout fait ! Au-dela du partage d’expérience, ce mode d’hébergement permet de goûter à la vraie gastronomie locale, car les restaurants ne sont pas nombreux aux Marquises. 

Deux jours à Ua Pou

Après avoir déjeuné sur le port en compagnie de Priscille, et fait une petite promenade pour découvrir la baie de Taiohae, je remballe déjà mes affaires pour repartir vers Ua Pou (dire Ou-a Po-ou) le lendemain.

Le voyage se fait en bateau car il n’y a plus d’avion qui dessert cette île. On m’avait prévenu que la traversée était rude, j’avais donc anticipé en prenant un médicament anti mal de mer, mais je n’ai pas tenu. La houle croisée et les creux de 3 mètres ont eu raison de mon déjeuner sur port. Il faut dire que le bateau n’est pas des plus confortables. Il s’agit d’un petit bateau de pêche, un bonitier d’environ 8/10 mètres. Le matelot m’a demandé de me mettre sur les banquettes à l’avant, mais de l’intérieur on ne voit pas la mer et je sais que c’est un des critères essentiels pour lutter contre le mal de mer. Je me suis donc calé sur une caisse en bois, à l’extérieur, mais bien protégée des vagues qui déferlaient sur le bateau. Mais j’étais aussi assise juste au-dessus du moteur, l’endroit idéal pour profiter de l’odeur de celui-ci. Bref, une expérience intéressante mais que je ne recommande pas forcément ! 

Arrivée vers 14h30 à Ua Pou, j’observe les enfants sur la jetée en train de se baigner et s’arroser.Un peu plus loin, un vieux marquisien donne des cours de ukulele, un petit instrument à cordes local, à quelques jeunes au bord de l’eau. Ça me remet un peu de baume au cœur après cette difficile traversée. 

Depuis le début de mon séjour, j’ai eu la chance de rencontrer d’autres voyageurs avec lesquels j’ai partagé toutes mes journée. C’est toujours sympa de partager des moments agréables quand on voyage seul. Mais c’est aussi sympa d’avoir un peu de temps pour se retrouver et constatant que j’étais la seule voyageuse dans ma pension à mon arrivée, je me suis réjouie de pouvoir passer deux jours à Ua Pou en solitaire. 

L’île de Ua Pou, qui compte 2200 habitants répartis dans 5 vallées différentes, est assez étendue. En arrivant j’ai rapidement essayé d’organiser ma journée du lendemain, puisque mon temps était compté. Le seul guide diplômé du village n’assurait pas d’excursion ce jour-là. J’ai donc demandé à Claire, mon hôte si elle connaissait du monde qui puisse me faire visiter l’île et suis allée me promener. J’en ai profité pour interroger aussi les gens sur mon passage, mais ma recherche n’a pas été très concluante : on m’a juste proposé des services de taxi hors de prix. l’un d’entre eux m’a fait une offre à 50 000 F la ½ journée ! Je n’ai pas pour habitude de parler tarif sur ce blog, mais je on se moquait vraiment de moi, ça fait 420 euros !!!  Je crois malheureusement que dans les lieux touristiques, il y a toujours quelques personnes qui tentent d’arnaquer les touristes naïf. Pas de chance pour celle-ci, nous partageons la même monnaie en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, je suis donc très à l’aise avec les Franc Pacifique .

J’ai donc opté pour la location d’un petit 4X4 (à un tarif raisonnable) pour la journée du lendemain et c’était finalement une très bonne option car je ne disposais que d’une seule journée pour visiter l’île. Si je n’ai pas pu faire la fameuse randonnée traversière qui, comme son nom l’indique, traverse l’ile, j’ai pu découvrir à mon rythme chacune des routes et des vallées qui la compose. J’ai donc exploré le matin la partie Est de l’île et notamment la fameuse plage de cailloux fleuris de Hohoi qui fait toute la réputation de Ua Pou. Ce sont des galets qui, une fois sculptés, laissent apparaitre des dessins de fleurs ambrées par un phénomène de cristallisation. Mais il est très difficile de les trouver, non seulement parce que beaucoup ont déjà été ramassés, mais aussi parce qu’il faut avoir un œil averti pour savoir les distinguer des autres.

Ensuite les vallées se sont succédées au fil de la journée pendant laquelle j’ai pu observer de jeunes marquisiens rentrer de la pèche avec leur pirogue traditionnelle à balancier pleine de poissons, ou encore admirer les petits villages aux maisons colorées et aux jardins bien entretenus. Une fois arrivée dans la vallée de Hakamaii, on se sent vraiment au bout du monde. De là, il faut deux heures de route pour rejoindre le village principal de l’ile, Hakahau, puis deux heures de bateau (ou 15 minutes d’hélicoptère) pour rejoindre Nuku Hiva, et encore plus de 3 heures de vol pour rejoindre Papeete. Et pourtant de nombreuses familles vivent dans ces vallées loin de tout et il faut une journée complète aux élèves internes pour rejoindre leur établissement scolaire à Tahiti.  

J’ai aussi passé ma journée à essayer de capter les aiguilles de Ua Pou dégagées, mais malheureusement elles sont restées dans les nuages pendant l’ensemble de mon séjour, j’ai donc dû me contenter de les imaginer et les observer sur les photos de mon hôte ! 

Les aiguilles de Ua Pou dans les nuages

Le lendemain, après être allée assister à une messe en marquisien haute en couleurs, j’ai rejoint l’aérodrome de Ua Pou pour y prendre un hélicoptère et regagner Nuku Hiva. Le vol ne dure que 15 minutes, mais cela ne nous a pas empêcher d’avoir un beau grain nous contraignant momentanément à nous dérouter vers l’aéroport de Terre déserte, avant de revenir finalement vers Taihoae. Miano et Antonina n’étant pas disponibles, ils ont demandé à une cousine de venir me chercher à l’héliport de Taiohae. C’est à l’arrière d’une voiture de la police municipale que j’ai donc quitté l’aéroport sous le regard étonné de mes compagnons de voyage. 

Retour en hélicoptère

Retour à Nuku Hiva : randonnées, sites archéologiques et tatouage !

De retour sur Nuku Hiva, j’ai profité de mon après-midi pour me promener et visiter les sites remarquables de la ville, l’église et un site archéologique au dessus de la cité assez bien entretenu, mais sur lequel ont été disposés des tiki sculptés récemment. 

J’ai passé les jours suivants avec Hélène, l’autre touriste de ma pension. Nous avons d’abord fait une randonnée sur le plateau de Toovii, qui permet de découvrir une végétation très riche et d’admirer des points de vue sur les baies et l’océan tous plus beaux les uns que les autres.

En rentrant de randonnée, considérant que la journée n’avait pas été assez sportive, nous avons décidé d’essayer le va’a. Le va’a est une pirogue à balancier traditionnelle, à rames, utilisée principalement pour la pêche et les voyages sur de courtes distances en Océanie. C’est aussi un sport très pratiqué par les polynésiens qui font des compétitions entre les différentes îles. Trois fois par semaine, le club local de va’a propose aux extérieurs (locaux ou touristes) de venir s’initier. En fait d’initiation, il s’agit d’un entrainement très sportif. Les débutants intègrent directement des V6 (bateau avec 6 rameurs) avec les locaux qui s’entrainent en vue des compétitions à venir. Il faut suivre sans penser aux courbatures du lendemain !

Le lendemain, nous avons effectué un tour de l’ile en 4X4 pour découvrir les autres points de vue et sites archéologiques. Miano s’est joint à nous, faisant à la fois office de chauffeur et de guide, ce qui nous a permis d’en apprendre encore un peu plus sur l’île et son histoire. 

Miano m’a également servi de guide pour trouver un rdv pour me faire tatouer. En effet, après mure réflexion, j’ai décidé que les marquises étaient le lieu idéal pour me faire un petit tatouage à l’intérieur du poignet. J’ai donc consulté les deux livres dédiés au « patu tki », le nom du tatouage en marquisien, afin de comprendre son origine et ses significations et me suis rendue le lendemain, pour mon dernier jour à Nuku Hiva, à l’école de tatouage des Marquises ouverte quelques années auparavant. J’ai indiqué à Tavae, l’étudiant désigné pour s’occuper de mon tatouage, ce que je souhaitais : la zone, la taille, et surtout les significations que je souhaitais qu’il représente. Je lui ai donc parlé de voyages, d’océan, et de liberté. Il m’a fixé un nouveau rendez-vous, 1h30 plus tard, le temps d’y travailler, pour me faire sa proposition sur une feuille de papier. Il a profité de ce temps pour échanger avec son binôme et ses enseignants avant de dessiner son projet pendant que je profitais de ce temps libre pour aller faire quelques emplettes pour ma famille. De retour à l’école de tatouage, j’observe sa proposition, lui demande un petit ajustement et c’est parti ! Il a fallu pas loin d’une heure pour faire le dessin au stylo avant de tatouer ces symboles sur mon poignet. Ça fait mal, j’ai serré les dents, mais je suis contente ! 

Avec Hélène nous avons profité de mon dernier après-midi marquisien pour faire une dernière randonnée qui mène à la baie Collette et aller se baigner. Pour mon dernier soir, la famille Kena (Miano, Antonina et Priscille) ont prévu un diner de poissons et fruits de mer. Nous dégustons des langoustes, des étrilles, mais aussi du poisson cru, du poisson cuit et du fafaru de langouste. Le fafaru est un plat typique polynésien, du poisson ou des fruits de mer macérés dans une préparation à base d’eau de mer et de têtes de chevrettes (crevettes d’eau douce) pressées. Apparemment le goût dépend du temps de macération. Celui que nous avons dégusté n’avait pas macéré longtemps et je l’ai trouvé un peu fade. Pour couronner la soirée, Priscille m’a fait l’honneur d’une démonstration de la danse de l’oiseau, danse typique marquisienne car je n’avais pas eu l’occasion d’assister à son cours. Très belle dernière soirée marquisienne !

Coucher de soleil dans la baie de Taiohae

Deux petites semaines aux Marquises, finalement c’est presque trop court. J’aurais volontiers passé une petite semaine de plus pour prendre le temps de faire une promenade à cheval ou de plonger, ou bien d’aller visiter Fatu Hiva ! C’est peut-être même deux semaines supplémentaires qu’il m’aurait fallu !

Je n’ai donc pas plongé aux Marquises. J’avais portant prévu de le faire, mais entre les contraintes qui imposent de ne pas plonger la veille d’un vol en avion, les prestataires pas toujours réactifs et le fait qu’une sortie plongée prend toute une journée, j’ai finalement choisi d’autres activités. 

Une dernière journée à Moorea  

L’expérience calédonienne des vols annulés pour cause de météo m’a incitée à prendre un peu de marge pour rentrer des Marquises vers Tahiti afin d’être sûre qu’une annulation de vol ne vienne pas m’empêcher de prendre mon vol retour pour Nouméa. Disposant donc de deux jours de battement, j’ai décidé de découvrir l’ile de Moorea que je n’avais pas eu l’occasion de visiter lors de mon voyage en 2019. J’avais prévu d’y aller avec Juliette, l’amie qui m’avait accueillie 10 jours plus tôt à Papeete, mais son emploi du temps ne lui a pas permis de se libérer, et c’est donc avec Jéromine, rencontrée le matin même à l’auberge de jeunesse de Papeete, que j’ai passé ma journée à Moorea.

Après 35 minutes de bateau entre Papeete et Moorea, nous avons rejoins en stop l’hôtel que j’avais réservé pour ma dernière nuit polynésienne. Idéalement placé au bord de l’eau, celui-ci mettait à à la disposition des voyageurs des kayaks et des vélos. Nous avons donc passé la matinée sur l’eau pour ma part puisque mon nouveau tatouage ne permettait pas de me baigner, et sous l’eau pour Jéromine qui a pu observer les raies dans le courant. Alors que j’avais prévu de me la couler douce l’après-midi avec ma liseuse au bord de l’eau, Jéromine m’a convaincue d’aller grimper la Montagne magique. Nous voilà donc parties à vélo pour rejoindre le point de départ. La randonnée n’est pas longue, mais il s’agit d’un sentier très mal débroussaillé, large de 50 cm, et surtout pentu le plus souvent d’au moins 40°. Ça glisse, c’est parfois à flanc de falaise, je n’en mène pas large et je m’inquiète du retour qui va s’avérer encore plus difficile et se fera probablement en bonne partie sur les fesses. Mais arrivées en haut on s’est rendu compte qu’on n’avait pas pris le sentier « officiel ». Le site est magnifique, il nous permet de découvrir un point de vue à 360° degrés sur l’ile. Mais il est accessible par une route bétonnée ! Nous avons donc opté pour la descente bétonnée, moins pittoresque mais plus facile et plus sure !

Jéromine est repartie vers Papeete et j’ai profité d’un magnifique coucher de soleil accompagné d’une bière Hinano, la bière locale, mitigée entre le soulagement d’être négative à la covid pour pouvoir rentrer et le regret de devoir repartir. 

Dernier coucher de soleil en Polynésie, depuis la terrasse du Moorea island beach hôtel

Pour mon prochain voyage en Polynésie, j’hésite entre l’archipel des Australes et celui des Gambiers !

Bon à savoir :

  • Alors que janvier est la saison humide pour le reste de la Polynésie et que les autres archipels ont eu des trombes d’eau une bonne partie du mois de janvier, je n’ai vu que quelques gouttes de pluie car c’est la saison sèche aux Marquises.  
  • Si vous achetez votre billet comme moi en dehors de la Polynésie, on vous imposera de prendre un pass autorisant 23kg de bagages qui s’avère être bien plus cher que le pass que vous pouvez acheter depuis la Polynésie qui n’autorise que 10kg de bagages en soute. La Polynésie est un territoire très tourné vers le tourisme… et l’argent des touristes !
  • De la même manière, à Moorea, si vous dites que vous êtes résident, vous payerez votre chambre d’hôtel deux fois moins cher que le prix affiché en ligne, j’ai testé !
  • Si la pension de famille dans laquelle vous logez vous propose des activités, pensez à bien demander le prix car la facture en fin de séjour peut surprendre!

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