=> Du 7 au 21 octobre 2023
Arrivée à Vienne en train, il me restait 10 jours avant de rejoindre mes parents à Budapest, 306 kilomètres plus à l’est. Le temps de visiter tranquillement Vienne et Bratislava, et de pédaler le long du Danube pour gagner Budapest. 3 pays en 10 jours !
3 jours pour visiter Vienne
Je suis arrivée facilement à Vienne en train depuis Katowice en Pologne en traversant à toute allure la République Tchèque que je ne visiterai donc pas. J’ai profité de mon trajet pour organiser ma visite de Vienne et réserver certaines musées car la capitale autrichienne est très touristique.
J’ai ainsi commencé par en apprendre plus sur l’égérie viennoise, l’impératrice Sissi, en visitant le musée qui lui est dédié au sein du Palais Hofburg, palais impérial d’Autriche. Je n’avais jamais regardé le film « Sissi l’impératrice », mais apparemment la production hollywoodienne est loin de la réalité et l’impératrice, qui faisait bonne figure avec des toilettes fantastiques était en réalité très malheureuse, dépressive et obnubilée par son physique et son poids. C’est un peu triste.
Après avoir marché 2 heures dans la ville dans le cadre d’un walking tour qui m’a permis d’en apprendre plus sur l’organisation politique actuelle de l’Autriche et sur l’histoire de l’empire austro-hongrois, je me suis réservée un billet pour l’opéra le soir-même pour une représentation d’Il Trittico de Puccini. J’ai pris une des dernières places disponibles laissant le site choisir « la meilleure place » pour moi. Mon billet coûtait exactement le prix d’une visite guidée. Je m’attendais à être mal placée mais je n’avais pas vu que j’étais debout et cachée derrière un poteau ! Je n’ai pas tellement apprécié la mise en scène très moderne, je ne pouvais pas lire les sous-titres et ne voyait pas grand-chose de la scène. Au bout d’une demi-heure j’ai donc décidé de partir et d’en profiter pour visiter l’opéra, ses escaliers majestueux, ses salles de restauration et sa terrasse. J’avais le bâtiment pour moi toute seule, c’était vraiment magnifique.
Le lendemain, j’ai pédalé jusqu’au palais de Schönbrunn, le palais d’été des Habsbourgs. J’ai beaucoup apprécié la visite audio guidée qui permet de se projeter dans le passé, même si cela se recoupe un peu avec le musée de Sissi visité la veille. Les salles du château sont vraiment magnifiques et impressionnantes. Je suis aussi montée à la Gloriette au fond du parc, d’où la vue sur le château et la ville en arrière-plan est incroyable. J’y ai bu un café viennois dans un café très chic avec orchestre.
L’après-midi j’ai refait un tour en centre-ville pour notamment aller voir la Cathédrale gothique Saint-Étienne, Stephansdom, aussi impressionnante de l’extérieur que de l’intérieur. Mais je me suis abstenue de monter dans ses tours, préférant préserver mes côtes !
Pour ma dernière journée dans la capitale autrichienne j’ai fait un tour du Ring à vélo. Le Ring, boulevard qui fait le tour du centre-ville, est bordé de nombreux magnifiques bâtiments : des immeubles d’habitations, des théâtres, des musées, le Rathaus (Hôtel de ville de Vienne), ou encore le Parlement autrichien. Ces deux dernières institutions proposent des visites guidées que je n’ai pas manqué de suivre.
Le parlement autrichien a été construit dans un style architectural inspiré de la Grèce antique pour rappeler les principes du berceau de la démocratie. Celui-ci avait vocation à accueillir tous les représentants des pays composant l’empire Austro-hongrois. Ceux-ci s’exprimaient chacun dans leur langue sans traduction, ça ne devait pas être très productif ! Le style du bâtiment dénote un peu dans la ville, mais l’intérieur est vraiment magnifique même si la plus belle salle, l’hémicycle, n’est plus utilisée qu’exceptionnellement.
Le Rathaus est un bâtiment de style néo-gothique surmonté d’un beffroi haut de 100 mètres sur lequel se tient Rathausmann, l’homme de fer, symbole de la ville. La visite de l’Hôtel de ville était également très riche d’enseignements et certaines pièces étaient vraiment impressionnantes, notamment l’hémicycle et la grande salle de réception, qui fait plus de 1400 mètres carrés.
La pluie s’abattant sur la ville, j’ai finalement été m’abriter dans une taverne locale où j’ai découvert le schnitzel (escalope à la viennoise) accompagné d’un spritzer, vin blanc local coupé à l’eau minérale pétillante.
Un court passage en Slovaquie : Bratislava
De l’Autriche, je n’aurai découvert que sa capitale puisqu’à peine quelques kilomètres après être sortie de la ville, j’ai passé la frontière pour passer en Slovaquie, 15ème pays de mon périple à vélo.
L’itinéraire cyclable le long du Danube pour rejoindre Bratislava représente environ 80 km. C’est assez plat, donc facile à parcourir en une journée. Mon GPS me proposait de rouler au nord du fleuve, tandis que j’avais repéré sur internet des sites à voir au sud en s’éloignant un peu du fleuve. J’ai donc décidé de commencer par rouler sur la rive nord puis de prendre un bac à mi-chemin pour rejoindre l’autre rive après m’être assurée qu’il fonctionnait jusqu’à fin octobre.
Dès la sortie du centre-ville, il y a une piste dédiée aux vélos très agréable le long du fleuve. Un peu plus loin, on traverse une réserve naturelle en roulant au sommet d’une digue, un peu éloignée du fleuve, mais dans un environnement calme et sans aucune voiture, ce qui est vraiment plaisant. Mais au moment de traverser le fleuve, je m’aperçois qu’il n’y a personne, sauf un panneau indiquant un numéro de téléphone à appeler et confirmant que le service est assuré jusqu’à fin octobre. Évidemment le numéro de téléphone ne fonctionnait pas et je n’avais alors pas d’autre choix que de repartir en arrière pour regagner la piste cyclable sur la rive nord et la suivre jusqu’à Bratislava.
Pour arriver en ville, je suis passée sur le Nový most, Nouveau pont, datant de l’ère soviétique. Celui-ci a la particularité d’être surmonté d’une soucoupe volante située au sommet d’un pylône de 84 mètres de haut, au sein duquel se trouve un restaurant. C’est un choix architectural quelque peu particulier comme entrée de ville. Malheureusement, le pont se poursuit par une autoroute urbaine qui coupe la ville en deux, passe à moins de deux mètres de la cathédrale Saint-Martin et défigure le quartier au pied du château.
La ville de Bratislava est néanmoins une petite capitale très agréable. La visite pourrait se faire facilement en une journée, mais j’ai pris mon temps pour la parcourir en deux jours. Le centre de la capitale slovaque est majoritairement piétonnier, j’ai donc pris plaisir à le découvrir à pied.
J’ai déambulé à la recherche des statues qui jalonnent le centre-ville, dont le fameux Čumil, la statue la plus célèbre de Bratislava qui représente un homme joufflu sortant d’un égout. Profitant d’une très belle météo de la mi-octobre, après une agréable promenade le long du Danube, je suis allée voir l’église Sainte-Elisabeth, aussi appelée église bleue, sans conteste la plus jolie de la ville, avant de me poser en terrasse pour profiter d’une très belle fin de journée.
J’ai poursuivi, le lendemain, ma visite de Bratislava en montant au château après avoir traversé l’ancien quartier. Il domine la ville, perché en haut d’une colline et, rénové récemment, il est d’un blanc immaculé, ce qui lui donne de loin une allure un peu surfaite. Je n’ai pas fait la visite de l’intérieur du château mais me suis promenée dans les allées du parc d’où la vue sur la ville et le Danube est jolie.
La remise en question de mon projet d’itinéraire
Après cette visite de la ville, j’ai passé un peu de temps sur mon ordinateur à corriger quelques problèmes techniques sur mon blog. Cela m’a amenée à parcourir de nombreuses pages sur mon précédent voyage autour du monde ou sur le début de ce tour à vélo et à me remémorer les moments merveilleux que j’ai vécu alors. Mais cela m’a aussi amenée à comprendre que je prenais moins de plaisir depuis quelque temps et que la suite de mon itinéraire en Europe ne m’enchantait guère, sauf l’idée de voir mes parents à Budapest bien sûr ! Je commençais à saturer des visites de villes européennes, de leurs châteaux et de leurs églises. Je savais aussi qu’il deviendrait de plus en plus compliqué de trouver des campings ouverts et la nuit tombant très tôt, je ne trouvais plus le bivouac très agréable. Et même si je profitais encore d’une météo très agréable, je savais que le froid et la pluie ne manqueraient pas d’arriver. Mais ce qui était certain c’est que ce n’était pas le voyage à vélo dont je me lassais, mais bien de la destination. Or, mon projet était de rester en Europe jusqu’en janvier. Cela n’avait pas de sens de poursuivre ainsi si je ne prenais plus, ou plus autant de plaisir. Il me fallait revoir mes plans.
Je me suis donc demandée de quoi j’avais envie et ce qu’il était possible de faire. Pour avoir une météo agréable, il me fallait rejoindre les tropiques et j’ai identifié 3 destinations possibles : l’Asie du sud-est, l’Amérique du sud ou l’Afrique. J’ai décidé de prendre quelques jours pour y réfléchir car c’était un gros chamboulement de mes plans.
En route pour Budapest
J’ai roulé trois jours en direction de Budapest sur l’Eurovélo 6. De nouveau l’itinéraire est agréable, très majoritairement en dehors du trafic automobile sur des pistes dédiées. Malheureusement on s’éloigne beaucoup du fleuve et j’ai trouvé les paysages un peu lassants, à l’exception des jolies villes de Gyor et Szentendre. J’ai aussi eu du mal à trouver des campings ouverts, ce qui m’a confortée dans l’idée de quitter l’Europe.
J’ai donc profité de ces trois jours pour réfléchir à la suite. Je connais déjà un peu l’Asie du sud-est et l’Amérique du sud pour y avoir voyagé 8 ans plus tôt lors de mon tour du monde. Je ne connais, en revanche, quasiment pas l’Afrique et pas du tout l’Afrique subsaharienne, alors que ce territoire m’a toujours attirée. Mais cette méconnaissance générait aussi chez moi une certaine appréhension. J’ai alors écouté quelques podcasts faisant le récit de voyageurs à vélo qui ont traversé le continent africain. Cela m’a aidé à me décider : s’ils l’ont fait, moi aussi je peux le faire. J’irai donc rouler en Afrique !
5 jours à Budapest en famille
J’ai retrouvé mes parents pour déjeuner en centre-ville de Budapest, à côté de l’appartement que nous avions réservé pour nos quelques jours sur place. Je leur ai tout de suite annoncé ma décision de changer d’itinéraire et de continuer mon voyage à vélo en Afrique, en commençant par la Tanzanie, car cela impliquait que je passe une partie de ma semaine à m’organiser : choisir mon itinéraire, faire une révision de mon vélo, trouver des billets d’avion, un carton pour emballer Yolo… Habitués à mes voyages au bout du monde, cela les a à peine surpris !
Avec mes parents, nous avons passé la semaine à visiter Budapest. La capitale hongroise a beaucoup de ressources et si elle est la destination favorite comme city trip des jeunes pour faire la fête, c’est aussi un endroit très agréable pour les séniors et il y a largement de quoi s’occuper 5 jours sur place. Et même si je « saturais » de visites de capitales européennes, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir Budapest, peut-être parce que c’était la dernière destination de cette partie de mon voyage, probablement aussi parce que j’ai pris beaucoup de plaisir à faire ces visites avec mes parents et à passer du temps avec eux !
J’ai particulièrement apprécié la visite du Parlement, le bâtiment, vu de l’extérieur est très impressionnant, mais sa visite est également pleine de surprises. La grande synagogue néologue et la Basilique Saint Etienne, ainsi que l’église Mathias, sur la colline du château, sont également des visites à ne pas rater selon moi. Depuis la colline du château, la vue sur la ville par beau temps est incroyable, en revanche j’ai été déçue par le château en lui-même qui mériterait un bon rafraîchissement, au lieu de quoi de « nouveaux anciens » bâtiments sont en cours de construction juste à côté.
Le deuxième soir de notre séjour, nous avons assisté à une représentation de Nabucco de Puccini à l’Opéra de Budapest. Cette fois-ci nous avions réservé les billets à l’avance et nous étions très bien placés ! L’opéra de Budapest est plus petit que celui de Vienne, selon les souhaits exprimés par l’empereur François-Joseph, mais son intérieur est encore plus beau !
Nous avons aussi fait une croisière sur le Danube, celle-ci était incluse dans notre forfait de bus touristique. Je ne l’aurais probablement pas faite autrement et pourtant c’est une promenade agréable et qui permet d’avoir de très beaux points de vue sur la ville, notamment sur le château, l’église Mathias, ou encore le Parlement.
En plus de ces nombreuses visites, nous avons particulièrement apprécié de faire une petite pause apéritive au New-York Café, une magnifique brasserie datant de 1895, attenante au palace du même nom. En plus d’admirer toutes ses dorures et fioritures aux influences architecturales néo-baroques, Renaissance et rococo, on profite de la musique jouée par un orchestre tout en buvant son verre.
J’ai enfin choisi de profiter des bains de Budapest à l’occasion de mon dernier après-midi dans la ville. J’ai mis un peu de temps à choisir l’établissement tant il y a de choix. Je me suis finalement décidée pour les bains Gellert où je pouvais aussi me faire faire un massage. Après une semaine intense et avant quelques mois en Afrique, je méritais bien ça ! Les bains Gellert sont installés dans un hôtel de type Art-nouveau qui date de 1918. L’intérieur est immense, il y a une grande piscine de nage, mais l’eau y est fraîche et peu de gens s’y baignent. En revanche, il y a beaucoup de monde dans tous les bains aux températures qui vont de 36° à 40°. Il y a également des hammams et saunas, chacun y trouve donc son compte dans une ambiance conviviale et un décor incroyable.
En plus de toutes ces visites, il m’a fallu gérer la logistique nécessaire à mon départ. J’ai choisi de prendre un avion le même jour que celui de mes parents pour faciliter les choses, mais le timing était serré. J’ai néanmoins réussi à acheter un billet d’avion et, plus difficile, à réserver le transport de mon vélo en supplément. J’ai aussi réussi à faire la révision de mon vélo ; à me procurer un carton de vélo ; à démonter mon vélo pour le mettre dans le carton ; à me faire vacciner contre la méningite ; à acheter un peu de matériel ; à définir un projet d’itinéraire… Mais je n’ai pas fait ma demande en ligne de E-visa tanzanien à temps et j’ai été obligée de le payer une deuxième fois en arrivant à Dar Es Salam. Peu importe, une fois arrivée sur place, ma seule inquiétude était d’y retrouver mes bagages et surtout mon vélo, Yolo, et tout s’est bien passé !
Bonjour.
Je te découvre à travers toutes tes publications. C’est magnifique. J’aimerais te croiser un jour en vélo . Bonne continuation
Merci Philippe