Deux jours à Phnom Penh, des visites bouleversantes

=> Phnom Penh, Cambodge // du 5 au 6 décembre 2015

Après 3 jours dans la campagne dans les environs de Kampot, je me suis dirigée vers Phnom Penh, ma dernière étape au Cambodge. Un bus en panne, suivi d’un transfert en minibus ont ralenti mon trajet mais ne m’ont pas empêché d’arriver dans la capitale.

Ce n’est surement pas la plus jolie capitale de l’Asie du sud-est, mais bordé par le Mékong, le centre-ville est sympathique et très animé. Le trafic des scooters est incessant, les trottoirs sont inaccessibles aux piétons qui slaloment entre les deux-roues stationnés et les nombreux stands de street food. J’ai apprécié cette ville, mais 2 jours m’ont suffi. J’aspirais ensuite rapidement à retrouver un peu plus de tranquillité.

S-21, le musée du génocide

A mon arrivée, j’ai fait une petite promenade le long du Mékong et déjeuné au marché pour percevoir l’atmosphère de la ville avant de me diriger vers le S-21, devenu le musée Tuol Sleng, ou musée du Génocide.

Cet ancien lycée devenu un musée a d’abord été transformée en prison. C’était le plus important centre de torture durant la guerre. Il me semble vraiment indispensable de prendre l’audio-guide pour bien comprendre ce qui s’est passé dans ce lieu. Le récit est vraiment poignant, la visite est très éprouvante.

Tous les prisonniers étaient photographiés à leur arrivée, ainsi que leurs geôliers et bourreaux. Des portraits grand format sont affichés un peu partout. Certains visages sont si jeunes, et semblent tellement innocents, des deux côtés, les prisonniers comme les geôliers. On visite les salles de classe transformées en salle de torture dans lesquelles les instruments sont encore présents. Les explications au sujet des tortures infligées, sont parfois très difficiles à écouter. Savoir qu’un très grand nombre de prisonniers n’avaient pas la moindre idée de la raison de leur présence dans les lieux rend les choses encore plus dures à entendre. Mais malgré l’atmosphère pesante des lieux, cette visite est vraiment incontournable à Phnom Penh.

Le marché russe

Ensuite je me suis dirigée vers le marché russe, pensant y trouver un peu de joie et de couleurs, mais ce marché de vêtements et objets bas de gamme n’a finalement aucun intérêt.

Rouler en scooter à Phnom Penh

Pour ma seconde journée, je souhaitais visiter les « Killing field » qui se situent un peu à l’extérieur de la Ville. Il est possible de s’y rendre en tuk-tuk ou en scooter. J’ai choisi la seconde solution, la location du scooter me permettant d’être autonome pour me promener dans la ville pendant toute la journée.

Au début cela peu sembler un peu impressionnant car il y a vraiment beaucoup de circulation dans la capitale. Mais ce sont surtout des scooters, il y a finalement peu de voitures. Et il y a tellement de trafic que ça roule assez lentement, à 20 ou 30 km à l’heure en moyenne. Donc on ne ressent pas vraiment de danger et ça laisse le temps de réagir malgré l’absence de distance de sécurité entre les véhicules.

Ensuite le jeu, c’est d’éviter les policiers, prompts à arrêter les étrangers et leur imputer une faute quelconque pour toucher un bakchich. Mon partenaire du jour, Radjiv, n’ayant pas de permis international et la peau noire (un grand nombre de cambodgien sont racistes envers ceux qui ont la peau plus foncée qu’eux) on évitait de croiser leurs regards quand on en apercevait.

Les « Killing fields », le camp d’exécution de Choeung Ek

 

Ce mémorial se situe sur le lieu du camp d’exécution de Choeung Ek, aux portes de ville. J’ai effectué cette visite après le  musée du génocide, mais je pense qu’il est préférable de la faire avant pour avoir des informations plus générales sur la guerre et ses atrocités avant d’aborder les détails douloureux.

J’ai finalement été encore plus touchée par ce mémorial que par le musée du génocide. C’était le camp d’exécution le plus proche de Phnom Penh, mais il y en avait des similaires un peu partout dans le pays.

De nouveau l’audio-guide me semble vraiment indispensable pour comprendre ce qui s’est passé sur ce site entre 1975 et 1978, soit finalement il y a si peu de temps ! L’histoire est racontée par un jeune vietnamien qui explique en introduction qu’une partie de sa famille a disparu dans ces camps. Cela met directement dans l’ambiance. Ensuite on suit le parcours des milliers de cambodgiens, hommes, femmes, enfants et bébés et parmi eux les quelques 17 000 prisonniers du S-21 qui sont entrés dans le camp et n’en sont jamais ressortis. Le tout en écoutant tous les détails des horreurs qui se sont déroulées sur le site. Des lambeaux de vêtements jalonnent le parcours, ressortant des fosses dans lesquelles les prisonniers étaient enterrés, parfois vivants, c’est vraiment bouleversant.

J’ai terminé mon séjour au Cambodge dans la ville de Phnom Penh. Si c’était à refaire, je commencerais par la capitale pour mieux comprendre l’histoire du pays et je terminerais en beauté à Siem Reap, par la visite des temples d’Angkor.

 

Le sport au Cambodge

Après un déjeuner au marché, nous avons décidé de changer d’ambiance en nous rendant à un match de boxe cambodgienne. La chaîne de TV nationale organise tous les samedis des matches auxquels on peut assister dans leurs studios. Je n’ai pas bien compris les règles (pas plus que je ne connais les règles d’autres sports de combat d’ailleurs), mais de nombreux coups semblent autorisés et c’était assez rigolo. Voici un extrait.

 

Pour finir la journée, nous sommes dirigés vers le stade olympique en faisant une crochet pour visiter le temple de Vat Phnom.

Le stade est le lieu ou se retrouvent tous les habitants de la capitale qui souhaitent faire du sport en fin de journée. On peut assister à des matches de basket, sport très populaire ici, malgré la petite taille des cambodgiens. Il y a également de nombreuses personnes qui courent dans les gradins autour du stade. Et plus nombreuses encore sont les femmes (et quelques rares hommes) qui participent aux séances d’aérobic en plein air. L’ambiance est familiale, de nombreux stands de street food permettent de s’hydrater et de se restaurer après l’effort avant d’aller boire un verre en ville.

 

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